Santa Barbara, Acte 2
Chapitre 39 : ...Au milieu des drames		Accueil   Home

Et avec la participation exceptionnelle de Joan Collins dans le rôle d'Alexis Morell Carrington Colby Dexter Rowan et de Patrick Duffy dans le rôle de Bobby Ewing

Je vous l'avoue, je n'ai pour vous que du dégoût
Pourquoi faut-il que dans cette ville on aime autant
La haine, la haine...
Au nom du père, au nom du fils
La haine, la haine...
Qui fait de nous vos complices

La haine, la haine...
C'est le courage qui manque aux lâches
La haine, la haine...
La soeur de l'amour mais qu'on cache

Je vous maudis pour toutes ces nuits
A vous entendre sans vous comprendre
Vous en oubliez même le plaisir
Le seul qui compte, c'est de haïr

Regardez-vous, elle vous enchaîne
Cette putain de haine qui vous prend tout
Regardez-vous vous n'êtes rien
Que des pantins entre ses mains

Prison de Santa Barbara.

Un calme absolu régnait dans les locaux de la prison de la ville, qui ne contenait qu'une petite dizaine de prisonniers. Aujourd'hui, aucun des détenus n'avait une réelle importance en raison des ses crimes. Seule une détenue, de par son nom, pouvait prétendre à être la détenue la plus emblématique. D'ailleurs, à quelques minutes de la grande soirée au musée de la ville, c'était elle qui avait réussi à obtenir une dernière visite, bien que les heures pour cela soient largement terminées.

Gina DeMott resta un long moment dans l'ombre à observer Sophia Capwell, assise sur son lit. Cette visite lui avait coûté 300 dollars, mais Gina estimait qu'elle en valait le coup.

- Alors, c'est là votre nouvelle maison... Un peu à l'étroit, non ? Après l'espace de la villa Capwell...

Sophia se détourna vers Gina et la rage et la colère transformèrent son visage.

- Tiens, les vautours sont à la recherche de nouvelles proies. Gina, je ne suis pas encore finie...

- De toutes les ex-femmes de C.C., ma pauvre Sophia, vous êtes certainement celle qui a le plus mal fini. Cela ne m'étonne pas d'ailleurs qu'avec une mère meurtrière, Eden ait si mal tourné.

Aussitôt, Sophia se rua contre les barreaux pour faire face à son éternelle rivale.

- Gina, ne parlez pas de mes enfants, vous ne savez rien ! Vous ne savez rien des rapports d'une mère avec ses enfants !

Longuement, Gina la toisa du regard. Sophia paraissait si fragile avec sa tenue de prisonnière, si loin de l'image qu'elle affichait lorsque elle jouait à la maîtresse de maison.

- Sophia, voulez-vous que je vous ramène une petite babiole de la vente aux enchères de Pamela... Oh, pas grand-chose, peut-être un revolver ou une balle... Non, j'ai mieux... Un bout de la moquette sur laquelle Channing Junior est mort !

- Espèce de garce ! !

Gina arrangea la traîne de sa robe de soirée et quitta la prison, laissant une Sophia plus déprimée que jamais.

Musée de Santa Barbara.

Eden / Lisa vérifia en quittant le taxi que personne ne l'avait suivie. Tout en observant la façade arrière du musée, des souvenirs d'une autre vie remontaient à la surface : l'impossible alliance qu'elle avait formé en 1984 avec Cruz Castillo. Une vague de bien-être et de sécurité déferla en elle, vague que ni Lisa ni Channing Junior ne pouvaient contenir.

Elle s'approcha d'un petit mur qu'elle escalada facilement. Vêtue d'un smoking masculin, elle réajusta sa queue de cheval. Sans hésitation, elle se dirigea vers une fenêtre, dont elle découpa avec assurance la vitre avant de l'ouvrir. Son ombre s'engouffra avec vitesse dans la pièce plongée dans l'obscurité.

- Nous revoilà revenus presque au point de départ.

Eden / Lisa reconnut tout de suite le bureau permanent de Lionel Lockridge. Son regard se promena une fraction de seconde, et elle reconnut sur le champ une ancienne photo de sa mère au temps de sa gloire, l'actrice Sophia Wayne.

Puis elle quitta discrètement les lieux, la grande soirée de Pamela Pepperidge Capwell Conrad allait commencer, et elle avait son rôle à jouer.

Eden / Lisa pouvait circuler à loisir dans les couloirs; pour l'heure personne n'errait dans cette partie du musée.

Musée de Santa Barbara.

Lentement, Eden / Lisa progressait dans les couloirs. Les plans des lieux lui revenaient en mémoire au fil de ses pas. Elle cherchait à atteindre la partie du musée où était exposés les bijoux et oeuvres d'art des Capwell.

Experte en la matière, Eden / Lisa ouvrit la porte de sécurité à l'aide d'un passe qu'elle conservait dans sa poche. Sans le moindre bruit, elle se faufila dans la pièce. Celle-ci ne contenait que les nombreux tableaux qui d'ordinaire décoraient la Capwell Tower.

Eden / Lisa avançait avec précaution au milieu des oeuvres d'art. Elle s'arrêta soudain, et se cacha derrière un présentoir qui supportait un Picasso. Au devant elle, un homme, de dos, admirait de vieilles sculptures pré-colombiennes. Eden / Lisa reconnut tout de suite l'homme, comme si au fond d'elle, elle avait toujours su qu'il reviendrait et qu'elle le reverrait aujourd'hui. D'ailleurs, comment aurait-il pu être absent en ce jour, le jour où Pamela réussissait là où il avait échoué des années plus tôt ?

Galerie du musée de Santa Barbara.

Dès leur arrivée, Kelly attira Tyler dans un couloir, loin de toute l'agitation de cette soirée exceptionnelle.

- Joe, viens, suis-moi... Je n'ai aucune envie d'être au milieu de tout ce monde.

Le couple s'écarta de la foule et se dirigea à l'écart, dans une aile fermée du musée. Aussitôt, Kelly se jeta au cou de son premier amour, celui qu'elle avait continué à chercher dans le coeur des autres hommes de sa vie : de Nick à Cruz, elle n'avait jamais cessé de chercher un substitut à Joe. Et c'est cela qu'elle essaya de lui expliquer alors qu'elle commençait à lui parler de sa vie. Enfin, seulement de son semblant de vie après ce terrible 1er mars 1985.

Curieusement, Joe / Tyler tenta de la faire taire en l'embrassant longuement et amoureusement. Le coeur de Kelly se remit à battre littéralement.

- Chut, ma chérie, ce n'est pas le moment...

- Oh, Joe. Je suis si heureuse de ton retour. Je voudrais être certaine que tu me crois. Certaine que tu comprennes que peu importe ce qu'il s'est passé après ta mort, je n'ai jamais cessé de t'aimer. Jamais. J'ai conservé ta présence au fond de moi. Je l'ai gardée, entretenue, protégée comme si au fond de moi, je savais que nous allions, un jour, nous retrouver. Oh Joe, je me souviens de tous nos moments ensemble, je me souviens de notre première fois, du frisson que j'ai eu lorsque tu as posé tes lèvres sur les miennes, de notre première fois.

Tout en parlant, Kelly prit les mains de Joe dans les siennes.

- Joe, pour moi pendant longtemps, j'ai cru qu'il y avait deux périodes dans ma vie : un avant et un après. Mais cela n'a jamais été le cas. Je me suis trompée. Je me suis forcée à croire que je pouvais passer à autre chose, espérer un après. Oh, comme je me suis trompée, Joe. Il ne peut pas y avoir d'après... d'après toi. Car tu as toujours été là... Notre histoire n'était pas finie, comme je me suis forcée à le croire.

Kelly fouilla dans son sac et en sortit deux petits objets.

- Joe, je ne peux pas attendre. Je me moque de ce que pourra penser ma famille. Je t'appartiens. Aussi simplement que cela. Je t'appartiens. Pour l'éternité. Et je voudrais te dire quelque chose d'important. De très important.

Kelly ferma une fraction de seconde les yeux. Elle se laissa pénétrer par d'agréables souvenirs. Elle n'eut pas à faire d'efforts pour qu'ils reprennent vie en elle. Dès l'instant où son coeur et sa raison avaient considéré comme acquis le retour de Joe, son amour avait explosé, irradiant tout son être. Devant ses yeux, elle se revoyait en robe de mariée, avancer vers l'autel, vers l'homme qu'elle aimait et qui en ce jour allait devenir son mari. La voix de Jeffrey Osborne emplissait sa mémoire. Et avec autant d'émotion, de certitude et de force, Kelly récita ses voeux à Joe.

De fines larmes roulaient sur ses joues, des larmes de pur bonheur, face à la chance qui s'offrait à elle et qu'elle voulait saisir complètement. Tout en récitant sa promesse d'amour éternel, Kelly fixait intensément les yeux de Tyler. Ce dernier tremblait. Il pouvait, même s'il n'était pas Joe, ressentir la sincérité, la profondeur et la pureté de l'amour de Kelly; il était entier, total, et sans aucune autre attente que d'aimer. Que de l'aimer entièrement.

- Moi, Kelly Capwell, je te prends Joseph Evan Perkins pour légitime époux. Je promets de t'aimer, de t'aimer et de t'aimer jusqu'à la fin de mes jours. Je suis à toi.

Tout en lui parlant, Kelly glissa l'alliance, cette même alliance qu'ils avaient échangé un jour de 1985. Kelly ne put glisser complètement la bague, trop petite, au doigt de son mari.

Tyler marqua un geste de recul. Puis il prit l'alliance dans sa main.

- Elle ne passera pas. Avec le traitement que j'ai reçu, mes mains et mes pieds ont enflé...

- Ce n'est pas grave.

Et elle l'embrassa à nouveau, plongeant encore dans un monde où seul l'amour existait. Elle ne prêta aucune attention à ce léger picotement de froid qui s'éveillait en son coeur, preuve que peut-être tout son amour ne pourrait pas suffire.

A l'écart d'eux, Ted, accompagné de Warren, les observait à la dérobée.

- Pour l'heure, Ted, je n'ai rien pu trouver sur ce Tyler. C'est un peu comme s'il n'avait pas de passé depuis sa sortie de l'hôpital.

Galerie d'exposition des oeuvres d'art Capwell.

C.C. suivit sa première femme. Ils passèrent sous une arche claire pour arriver dans la grande salle du musée, pièce qui contenait aujourd'hui les oeuvres de plus grande valeur de la collection privée des Capwell.

- Channing,  je te laisse profiter une dernière fois de ce qui était à toi.

La colère aux joues, Channing fixait Pamela.

- J'aurais dû te détruire la première fois, lorsque je t'ai mise à la porte de ma villa. Un élan de pitié a retenu mon bras ! ! Je te jure que je ne ferai pas la même erreur cette fois-ci. Je n'aurai aucune pitié...

- Channing, il y a longtemps que tes menaces ne me font plus peur. Tu ne pourras me détruire. Tu oublies que je sais la vérité pour Eden. Toi et moi, nous savons que c'est elle qui a tué Franco Parisi. Et aujourd'hui, j'en ai la preuve.

- La preuve ?

De l'ombre s'avança Jack Stanfield Lee. Passé l'effet de surprise, les deux hommes se mesurèrent du regard.

- J'aurais dû me douter de ton retour, Jack... Dès qu'on cherche à me trahir, tu n'es jamais bien loin.

- Bonjour Channing, je suis heureux moi aussi de te revoir.

- Tu vois, Channing, Jack est prêt à jurer sous serment qu'il se trouvait bien dans la même pièce qu'Eden et Franco lorsque ta fille a tiré sur lui. Tu n'as pas d'autre choix que d'accepter le sort que nous te réservons. C'est Eden ou les entreprises. Tu ne peux avoir les deux.

Pamela frappa dans ses mains et attira l'attention de tous les invités.

- Mes chers amis, habitants de Santa Barbara, je suis si heureuse de vous retrouver. Si fière de participer avec vous à cette page d'histoire qui se tourne. Si fière de cette vente exceptionnelle qui va permettre de collecter des fonds pour la catastrophe écologique sans précèdent qui frappe les côtes de la cité de Khareef. J'ai avec moi mon grand ami le Scheik Idi Ben Adir qui est venu exprès de cette région pour vous remercier de votre générosité. Avant d'aller plus loin et de déclarer ouverte officiellement la vente aux enchères des trésors Capwell, je tenais pleinement à remercier C.C. Capwell, dont l'altruisme et la générosité sont connus de tous pour avoir, à sa façon, participé à cette collecte afin de réparer les erreurs de sa société. C'est donc avec une immense fierté, et non sans un certain plaisir, que j'ouvre cette vente avec l'un des plus beaux trésors de la collection : les oeuvres de Matisse de la collection privée Capwell !

Près d'elle, Channing faisait de son mieux pour contenir la colère qui bouillonnait en lui. Au fil du discours de Pamela, les invités s'étaient rapprochés dans la grande salle, et le clan Capwell s'était reformé autour du chef de meute.

Tandis que Pamela continuait de jouer à la perfection son rôle d'hôtesse d'accueil, Alexis s'approcha du centre de la pièce.

A l'écart, Augusta profita d'un moment où tous les regards se concentraient à l'opposé d'elle pour se diriger vers le présentoir des bijoux de Sophia. Elle choisit quelques pièces rares et les glissa dans son sac.

- En échange de service rendu pour avoir profité de mon mari sans mon autorisation...

Galerie d'exposition des oeuvres d'art Capwell.

Lentement et sans la moindre organisation préalable, tout le monde prit position dans la galerie. Le juge David Raymond se positionna au centre de la galerie, avec en toile de fond les futures oeuvres qui seraient vendues aux enchères. Sur sa droite, Pamela s'était légèrement effacée pour rejoindre Jack Lee et son fils adoptif, Kirk Cranston. A ses côtés, Alex Nikolas semblait un peu intimidé, en adoration devant cette femme qu'il n'avait jamais cessé d'aimer.

Au centre de la galerie, on retrouvait tous les invités : de riches amateurs d'art qui allaient investir de considérables sommes, non pas pour sauver la région de Khareef, mais plus certainement pour pouvoir un jour dire : Je fais partie de ceux qui ont obtenu une part de l'Empire Capwell.

Sur un côté, on retrouvait la totalité du clan Capwell, en compagnie de certains Lockridge et de Bobby Ewing.

Et cachée derrière des présentoirs, Eden / Lisa observait toute la scène, ne perdant pas le moindre détail du drame. Alors que son regard s'arrêtait sur l'ensemble de la pièce, les souvenirs d'une autre vie se mêlaient à cette réalité. Elle se revoyait au centre de la cave de la villa de son père, affrontant Channing Junior et Jack Lee.

Dans la tête d'Eden, la voix de Briana, soudain, surpassa toutes les autres.

- Eden, n'oublie jamais que la réalité ne tient qu'à un détail, et qu'un simple regard dans une autre direction pourrait te révéler les événements dans leur totalité.

Eden ferma alors les yeux et s'activa à changer l'angle de ses souvenirs.

Galerie d'exposition des oeuvres d'art Capwell.

Alors que David Raymond effectuait le descriptif des tableaux de Matisse, Alexis Colby s'approcha de Pamela.

- Je crois que nous devrions parler, vous et moi.

Pamela détailla longuement cette nouvelle venue, resplendissante dans sa tenue d'un blanc immaculé. Tout en l'observant, Pamela remontait le cours de sa vie afin d'identifier cette femme. Alexis la laissa faire à loisir.

- Ne cherchez pas, Pamela, nous ne nous sommes jamais rencontrées.

- Et que puis-je pour vous ?

- Oh rien, trois fois rien ! Juste mettre un terme à cette mascarade et me rendre mes biens.

Pamela plongea ses yeux dans les perles noires d'Alexis, qui scintillaient d'un feu dévastateur.

- Vous rendre vos biens ! ! Ah Ah Ah... Je ne sais pas qui vous êtes, mais tout ceci ne peut être à vous !

A présent, tout le monde s'était tu et observait les deux femmes. Channing Capwell souriait : Alexis Morell Carrington Colby Dexter allait mettre à terre Pamela.

- Tout ceci ne peut être à vous. Je l'ai pris à Channing... Tout ceci est à moi. Personne ne pourra me prendre cette victoire. J'ai réussi à vaincre C.C., je pourrais en faire de même avec vous. D'ailleurs, vous ne faites pas partie des invités. Voulez-vous que je fasse venir la sécurité pour vous aider à trouver le chemin de la sortie ?

- Ah Ah Ah Ah Ah ! Vous êtes si prévisible, Pamela...

Bien que les vigiles s'approchaient, Alexis ne bougea pas. De son côté, Jack Lee observait Channing, puis Alexis, repassant de l'un à l'autre. Sa mémoire venait de faire le lien entre les deux.

- Pamela, cette femme est avec C.C.. C'est lui qui mène la danse. Je suis certain de l'avoir déjà vue. Il y a des années...

Galerie d'exposition des oeuvres d'art Capwell.

Alexis et Pamela, telles deux tigresses, se jaugeaient; l'une comme l'autre se préparant au combat qui allait débuter sans tarder.

- Si vous en avez terminé, vous n'aurez pas besoin de moi pour trouver la sortie.

- N'ayez crainte. J'en ai bientôt terminé. Et lorsque cela sera le cas, c'est vous qui chercherez un trou à rat comme porte de sortie. Tenez, je suis depuis peu l'actionnaire majoritaire de plusieurs banques dont la Dubaï Trust Bank. Je suis venue à Santa Barbara pour exiger de vous, comme j'en ai le droit et le pouvoir, le remboursement des crédits que vous avez contractés.

Pamela blanchissait à vue d'oeil : si les propos de cette femme s'avéraient être exacts, elle n'aurait aucun recours. Aucun.

Jack Lee et Kirk Cranston se resserrèrent autour de Pamela.

- Pamela, c'est Alexis Carrington. Elle est à la tête de la Colby Co.

- Effectivement, je suis bien Alexis Morell Carrington Colby Dexter. Je suis à la tête d'une puissante compagnie, et j'exige de vous le remboursement immédiat des millions de dollars de dettes que vous avez contractés. Si vous ne pouvez pas me fournir cette somme, je serai contrainte de saisir les biens ici présents, ainsi que le titre de propriété des Entreprises Capwell.

La tension montait de secondes en secondes. Pamela s'angoissait face aux paroles d'Alexis : elle n'avait pas d'autres choix que de céder.

Folle de colère, Pamela explosa.

- Alors c'est comme cela, Channing, que tu comptes te venger de moi ? C'est par cette femme que tu comptes parvenir à tes fins ? Parce que tu n'es pas suffisamment puissant pour m'atteindre ou que tu es trop lâche pour le faire toi-même ! Hein, regardez tous, comment se comporte le puissant Channing Capwell... C'est toujours ainsi qu'il agit. Il charge les autres. Non ! Il ordonne aux autres de faire les sales besognes... Toutes ces manigances dont lui ne veut pas se charger pour ne pas se salir les mains. Regardez tous comment il est... Regarde comment agit ton père... Regarde, Mason, c'est à cela que tu veux ressembler ?

Pamela se tenait au centre de la pièce, sous les regards de tous les invités. Mason observait sa mère, mal à l'aise pour elle, honteux non pas d'être le fils de cette femme, mais honteux que sa mère se donne ainsi en spectacle.

- Regardez tous, Channing Creighton Capwell dans toute sa splendeur ! Il ne reculera jamais devant la moindre bassesse pour conserver son empire. Il n'a que faire des vies humaines...

- Maman, je t'en prie...

Mason Capwell, les traits fermés, le visage livide, s'écarta du groupe et effectua quelques pas en direction de sa mère. Cette dernière le regardait avec une certaine indifférence : sa haine et sa colère ne laissaient aucune place à l'amour.

- Non, Mason... Ne vois-tu pas, toi non plus, qu'il se joue de nous. Nous ne sommes que des pions. De simples pions qu'il déplace à sa guise, au gré de ses envies et de ses nécessités. Channing est ainsi. Le jour où il n'a plus eu envie de moi, il m'a chassée pour cette traînée de Sophia. Avec combien de femmes s'est-il comporté de la sorte ? Deux, trois... Plus encore ? Nous savons tous, humainement, comment il se comporte. Et dans les affaires, c'est encore pire, son mépris de l'autre ne connaît nulle limite. C'est un montre. Un tyran. Qui n'accepte ni compromis, ni concession. Tout le monde doit se plier à sa volonté...

Pamela sembla alors à nouveau remarquer la présence d'Alexis à ses côtés.

- Vous savez, je vous plains. Oui, vous avez gagné... Vous allez pouvoir lui rendre ses peintures, ses bijoux, ses petits trésors... Mais vous ne pourrez pas lui rendre ce qu'il espère. Hein, Channing... Cela en est finit des Entreprises Capwell... Il n'y a pas de retour en arrière possible. Jack et moi avons bien fait les choses. Plus jamais ni toi, ni les tiens, vous ne pourrez vous servir de ce nom... Il me reste au moins cela.

Impassible, Channing Capwell luttait intérieurement pour ne pas bouger, pour ne pas répondre. Il savait quelle folie possédait l'esprit de sa première femme.

- Channing, j'ai encore mieux que cela à te laisser en cadeau. Après ta compagnie, je vais te prendre ta famille !

Pamela  rejoignit Jack Lee et Kirk Cranston.

- Ecoutez-moi tous ! Voici le véritable portrait de Channing Capwell et de ce nid de vipères qui lui sert de famille !

- Pamela ! Cela suffit !

Channing enfin prit part à la bataille. Il s'approcha d'elle.

- Non, Channing... J'ai juré de dire la vérité. Toute la vérité.

Bien entendu, Deana et son équipe enregistraient et filmaient toute la scène.

Soudain, Pamela sortit un revolver de son sac à main et pointa le canon en direction de C.C..

- Voici la vérité au sujet de la mort de Franco Parisi !

- Pamela, je t'en conjure, pose cette arme ! N'aggrave pas ta situation...

- Maman, je t'en prie....

Telle une actrice de tragédie grecque, Pamela Conrad attirait la lumière vers elle, certaine qu'il fallait qu'elle aille jusqu'au bout de sa vengeance. Pour son salut et aussi celui de son fils, elle devait en passer par là.

- Franco est mort entre les murs de la villa Capwell. Channing et les siens sont parfaitement au courant puisque c'est Eden Capwell, sa propre fille, qui l'a tué. Jack Lee, leur avocat, a été témoin de la scène.

Tout en menaçant de temps à autre Channing de son arme, Pamela raconta le meurtre de Franco.

Galerie d'exposition des oeuvres d'art Capwell.

Toujours cachée derrière un présentoir, Eden / Lisa ouvrit lentement les yeux. Dans son esprit comme dans sa mémoire, les nuages se dissipaient. Et en voyant Pamela en compagnie de Jack Stanfield Lee en train de menacer sa famille, Eden / Lisa n'eut plus le moindre doute sur ce qui s'était passé ce jour-là, dans la cave de la villa.

Eden / Lisa écoutait attentivement les propos de Pamela. Son esprit, en même temps, reliait ses souvenirs avec les explications de Pamela. Trop de choses ne correspondaient pas.

- Cette famille est comme un cancer qui nous ronge de l'intérieur. Ils ont tué Franco, parce que ce dernier voulait se retirer de leur club.

- Arrête, Pamela. Tout ce la ne sert à rien, si ce n'est à rendre plus ridicule toute cette situation. Signe les documents d'Alexis, et qu'on en finisse...

- Jamais, Channing !

Pamela menaçait davantage Channing de son arme.

Revenue sur la falaise, celle-là même où des années plus tôt, elle avait choisi de dire adieu à Cruz Castillo, l'amour de toute sa vie, Eden / Lisa / Channing Junior était revenue se concentrer avant de partir pour le musée. Dans la violence des flots, elle revoyait la violence de ses sentiments. Ni Lisa, ni Channing Junior, ni Eden ne parvenaient à prendre le dessus. Elle passait d'une personnalité à l'autre, la séance d'hypnose avec Heather Donnelly ayant réveillé les vieux démons qui hantaient Eden Tyler Capwell Cranston Castillo...

- Qui suis-je vraiment ? Si je n'ai pas tiré, cela ne peut être que Jack Lee, car Channing Junior me tournait le dos... Il ne pouvait pas tirer sur Franco...

Galerie d'exposition des oeuvres d'art Capwell.

Pamela ne fixait plus que le regard de son fils Mason. Elle s'accrochait à lui, désespérément, certaine qu'elle pouvait trouver en lui la force nécessaire.

- Channing, après la mort de notre fille Elena, la disparition de Jeffrey, il fallait que je te détruise... Je dois le faire pour sauver Mason.

- Je n'ai pas besoin d'être sauvé, maman. Je vais bien...

- Non ce n'est pas vrai. Toi aussi, il t'a contaminé de son immonde poison. Tu ne me vois pas telle que je suis, mais telle que lui veut que tu me voies...

Lentement, Daniel McBride s'était écarté du groupe Capwell pour essayer de contourner certains invités et ainsi s'approcher au plus près de Pamela. C'est Jack Lee qui remarqua le premier son approche et le signala à Pamela.

- Reculez tous...

Ses yeux de serpents se concentrèrent sur Daniel.

Pamela devinait les muscles de Daniel qui se tendaient, prêt à bondir sur elle. Et alors qu'il fit un imperceptible mouvement des pieds, Pamela tira.

BANG ! !

La détonation de la balle déchira le silence. Une personne cria dans le clan Capwell. C'était Greg Hughes qui hurla au même moment que Daniel s'effondra sur le sol. Le sang souilla rapidement sa chemise blanche. Tout le monde, au dessus de ce vacarme, entendit clairement Mason hurler : Vite une ambulance, nous avons un blessé !

Alertés par le coup de feu, Kelly Capwell et Tyler regagnèrent le centre du musée. Et Pamela remarqua comme une insulte la présence de Kelly dans la pièce. Lentement, le couple s'approcha du clan familial, tandis que Jack Lee rejoignit Pamela et lui glissa des mots de haine dans son oreille. La colère déformait les traits de Pamela, et son regard se perdit sur Mason qui tentait de porter secours à Daniel McBride.

Alex rejoignit Pamela et, d'une main ferme, il lui prit l'arme.

Jack Lee la regarda céder lentement du terrain devant la peur. Il s'empara alors de l'arme qu'il cachait sous sa veste.

- Channing !

La voix forte de l'homme de loi fit naître le silence, en dépit du drame qui se déroulait.

- Channing, tu croyais en avoir fini, mais ce n'est pas le cas. Il est temps pour toi de payer tout le mal que tu nous as fait. Franco est mort à cause des Capwell, il ne voulait pas te suivre dans ta folie destructrice !

- Combien de fois es-tu prêt à me trahir Jack ? Combien ?

- Bien que je sache que tu ne te t'avoueras jamais vaincu, le monde autour de toi s'effondre, Channing. Ton monde.

Pendant ce temps, derrière Jack, Pamela ne cessait de lui murmurer de lui prendre sa fille. Non pas Eden, car elle avait déjà rejoint leur rang, mais Kelly. Après tout, c'est elle qui lui avait pris son Jeffrey.

- Channing, tu finiras seul ! Non, tu es déjà tout seul...

Jack arma le revolver et le pointa sur Kelly.

- Je veux que tu souffres, éternellement !

BANG !!

Une seconde détonation venait de rompre le silence du musée. Cette fois-ci, une femme s'effondra. Et à nouveau, Mason hurla.

Hôpital de Santa Barbara.

Les membres du clan Capwell attendaient avec angoisse devant l'entrée du service des urgences de la ville. Mason restait isolé. Devant ses yeux, il revivait à l'infini la scène. Il revoyait Pamela, sa mère, le doigt accusateur pointé sur Kelly. Il pouvait sentir la force de sa haine contre le reste de leur famille. Pendant qu'ils se fixaient mutuellement, il maintenait ses mains sur la blessure de Daniel. Il sentait presque la vie qui s'échappait de ce corps au rythme des pulsations. Soudain, il vit l'arme de Jack et comprit que Kelly serait la suivante. Personne n'échapperait à ce torrent de haine. Et lorsque le coup de feu retentit, il voulut crier, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Ses yeux courraient à la recherche de la balle, comme si, tel un super héros, il pourrait la détourner de sa cible.

A quelques pas de lui, Joe, comprenant le drame, plongea sur Kelly, la sauvant d'une mort certaine. Tout le monde retint son souffle. La violence de l'impact fit pivoter Julia sur elle-même. Elle eut le temps de poser ses mains sur sa poitrine, de voir le sang la salir avant de s'effondrer très lentement sur se sol. En écartant Kelly, Joe avait sans le vouloir offert Julia, sa Julia, comme nouvelle cible.

A présent, il attendait des nouvelles. Peur et angoisse le rongeaient de l'intérieur. La même peine le terrassait, celle-la même qu'il avait combattue après la mort de Mary. Dans son sang, dans son coeur, dans tout son être, le besoin d'alcool se faisait ressentir.

Ted s'approcha de lui. Il voulut le réconforter, lui témoigner son soutien, lui faire comprendre qu'il était là et que rien de grave ne pouvait arriver. Mais Mason s'écarta de lui. Il voulait être seul, seul avec sa peine.

A l'écart, Channing réconfortait son autre fils, Greg. Ce dernier attendait lui aussi désespérément des nouvelles de Daniel. Il se trouvait au bloc, tout comme Julia.

Alexis, lentement, s'approcha de Channing.

- Je sais que le moment est très mal choisi, mais si tu veux récupérer le contrôle des Entreprises Capwell, tu n'as pas d'autre possibilité que de partir le plus vite possible à Washington. Il faut se battre tout de suite contre cette commission sénatoriale. Mon jet peut nous y conduire dans la nuit.

Channing n'ignorait pas qu'elle avait raison. S'il voulait avoir une chance de briser la décision du Sénat, il fallait qu'il se rende à Washington et qu'il explique le complot orchestré par Pamela Conrad. Grâce à Alexis, il détenait de nombreuses preuves, dont des éléments à charge contre elle dans l'explosion de ses bateaux à Khareef.

Sa décision était prise. Il ne pouvait en prendre d'autre s'il voulait sauvegarder l'héritage et sa propre famille. Il s'approcha de Kelly et de Ted.

- Je vous laisse les clés de la famille. Tenez-moi au courant d'heure en heure. Je veux tout savoir sur les recherches concernant Pamela. J'exige d'être prévenu sur le champ dès qu'elle sera arrêtée. Je me chargerai alors d'elle.

- Et pour Julia ? Pour Eden ?

- Je fais confiance au destin, Ted. Malheureusement, je ne peux rien faire pour elle. Mais je promets de prendre des nouvelles.

Ted et Kelly ne comprenaient pas, bien que cela ne les étonnait pas. Leur père avait toujours agit de la sorte. Ils le regardèrent s'éloigner en compagnie d'Alexis et de Mason, qui n'avait pas eu d'autre choix que de se plier à la volonté de son père. Ce dernier lui avait bien fait comprendre que s'il voulait racheter les fautes de Pamela, il devait tout faire pour lui faire récupérer les Entreprises Capwell.

Escalier extérieur du musée de Santa Barbara.

Appuyé contre le mur, Warren terminait sa cigarette. Le regard perdu dans le ciel, il songeait au nouveau drame qui secouait les Capwell.

Warren observa sa mère monter dans le taxi qui allait la conduire à l'hôpital. Il ne se sentait pas prêt pour le moment à affronter cela. Auparavant, il devait trouver un moyen de faire taire les questions du journaliste qui dansaient dans sa tête, et il n'avait pas trouvé mieux que de leur chercher une réponse.

Il finit par remarquer l'ombre d'un homme en smoking, devant les fenêtres du bureau de son père. Les cheveux blonds bouclés ne laissèrent aucun doute sur l'identité de la personne. Il s'approcha d'elle à pas de loup.

- Eden ? Eden Capwell ?

Eden leva les yeux sur lui.

- Warren, ne posez aucune question. J'ai déposé sur le bureau de Lionel un dossier complet sur la mort de Franco. Je ne l'ai pas tué. Je le sais. Et ce n'est pas ma mère non plus. Le meurtrier est Jack Lee. Il avait monté un odieux stratagème pour ruiner mon père et Franco. Il s'était même associé avec Channing Junior pour le faire. Ils se sont servi de Franco pour arriver à leurs fins, et lorsqu'il l'a comprit, il a voulu tout dire à Channing. La crainte de tout perde les a obligé à le supprimer. Je vous ai mis toutes les preuves. Vous aurez votre article. Vous pouvez dévoiler tout ce que vous voulez. Sauf l'alliance entre Channing Junior et Jack Lee. Je ne crois pas que ma famille puisse supporter de nouvelles révélations. Adieu. Et dites à Julia que je prie pour elle.

- Eden ?

Après s'être rapidement éloignée, elle se détourna.

- Vous devriez revenir parmi votre famille. Ils ont besoin de vous. Je sais que vous manquez à Ted.

- Je ne peux pas. Dites-lui que je ne peux pas...

Warren la regarda s'enfuir. Alors qu'il songeait au vide immense qui occupait son regard, Warren ne put s'empêcher de songer à leur rencontre en 1984, lorsqu'elle avait sauté en parachute dans sa propriété. C'était certes la même femme, mais elle était différente aujourd'hui, comme incomplète...

Warren retourna dans le musée à la recherche du dossier pour son article. Ensuite, il prit le chemin de l'hôpital.

Chapelle de l'hôpital de Santa Barbara.

Augusta prit place sur le banc derrière Greg. En cinq heures, ils n'avaient pu obtenir la moindre nouvelle en provenance des blocs opératoire où Julia et Daniel se battaient pour leur vie. De temps à autre, elle serrait la main de Warren, la seule personne avec qui elle pouvait partager sa peine.

L'angoisse s'accentuait de secondes en secondes.

- Warren, j'ai si peur.

- Elle va s'en sortir. Nous savons toi et moi comme elle est forte.

A l'écart, Kelly pleurait sur l'épaule de Joe.

- Joe, j'ai si peur. Je ne cesse de songer à ces mêmes heures d'attente après que Peter t'ait tiré dessus. J'ai si froid. Je suis certaine que dans un moment, un médecin va venir nous chercher pour nous annoncer que Julia ou Daniel a succombé à ses blessures...

Joe fit tout son possible pour effacer les sombres pensées qui la rongeaient. En même temps, il ne pouvait cesser de penser à Peter. A ce grand frère qu'elle avait poussé sur le chemin de la folie qui l'avait conduit à la mort.

- Kelly... Moi aussi je songe à ce moment... Je tremble en pensant à ces moments où Peter était seul. Il t'aimait tant. Et toi, tu t'es moquée de lui. Tu lui a fait croire que tu l'aimais. Tu t'es jouée de lui...

Soudain, les portes de la chapelle s'ouvrirent. Sophia rentra dans ce lieu de recueillement, accompagnée du Dr Arthur Donnelly, chef des urgences. Les larmes roulaient sur les joues de Sophia.

Espace aérien au dessus des Rocheuses.

A bord du jet privé d'Alexis Colby, Mason buvait son cinquième verre de gin. Lentement, il ne devenait plus que l'ombre de lui-même, et le regard lourd de reproches de son père ne l'aidait en rien. La solitude l'entourait de ses griffes, l'isolant davantage derrière des murs de plus en plus épais.

Channing et Alexis s'organisaient pour la rencontre avec un groupe de sénateurs et aussi pour le transfert des biens entre elle et Channing Capwell.

- Jamais je ne te remercierai assez pour ce que tu as fait, Alexis.

- Triple C... Il y aurait bien un moyen...

- Je ne suis pas certain de pouvoir...

- C'est bien cela ton problème, Triple C, c'est que jamais tu ne sais ce que tu veux. Et moi, je ne veux pas d'un homme qui hésite. Soit il me prend, soit il m'espère... Et toi, je crois que toute ta vie, tu n'as jamais su si tu devais en profiter ou pas...

- Alexis, j'aime Sophia.

- Et moi, j'aime Blake... Mais j'aime surtout ce besoin de séduire, de savoir que je peux tout avoir... Ne me remercie pas. Je me suis amusée comme une folle à rouler cette Pamela. J'ai retrouvé un peu de mon quotidien avec Krystle... J'espère vraiment à présent qu'ils te rendront le droit d'utiliser ton nom.

Plate-forme pétrolière.

Seule, debout face à la baie de Santa Barbara, Pamela scrutait l'horizon. Elle ne décolérait pas de s'être fait doubler par C.C. et cette Alexis. Sa soif de vengeance attisée par sa défaite l'obligeait à se concentrer sur un nouveau moyen de mettre Channing Capwell à genoux.

Derrière elle, Kirk Cranston et le groupe des sénateurs attendaient après son bon vouloir.

- Je veux que vous retourniez sur le champ à Washington et que vous usiez de tout votre pouvoir pour que Channing ne puisse pas retrouver le droit d'utiliser le nom des Entreprises Capwell. Kirk, je vous laisse jusqu'à la fin de la semaine pour me proposer un autre plan pour mettre Channing à terre. Je ne suis pas certaine que les blessures infligées aux membres de son clan puissent vraiment l'atteindre. Il doit payer pour tout ce qu'il a fait...

Le sénateur Lloyd Bochner, le plus ancien allié de Pamela, s'approcha d'elle.

- Pamela, je vous promets d'allier à votre cause le plus de sénateurs possible. Channing a perdu le droit d'utiliser ce nom... Et au nom de notre amitié, je jure que jamais Channing Capwell n'obtiendra gain de cause.

- Merci Lloyd... Je sais que je peux compter sur vous. Toujours...

Chapitre 40