Marcy quitte Santa Barbara

 Télé Magazine, 1991

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Pas facile pour Marcy Walker de devoir quitter le personnage d'Eden Capwell. Pourtant, depuis quelque temps déjà, surtout depuis la naissance de son fils Taylor, la blonde vedette de la série la plus célèbre au monde, donnait de sérieux signes d'essoufflement : «Tenir le même rôle pendant des années, c’est aussi difficile, sinon plus, que de tourner un film. Quand vous avez terminé un film, au bout de quelques semaines, vous pouvez tout oublier, le texte, le caractère de votre personnage, et même son nom ! C'est un trait sur le passé. Moi, quand je me réveille, je suis Eden, et quand je rentre chez moi à la fin de la journée, je suis Eden. Quand je me couche, je suis encore Eden Capwell Castillo. Il faut avoir une bonne résistance physique et morale pour ne pas craquer au bout d'un certain nombre d’épisodes !»

Pour éliminer cette Capwell devenue encombrante, les auteurs du feuilleton-vedette de TF1 ont imaginé qu'après une course folle, elle glisse sur une pierre, essaye d'attraper la main de Cruz et tombe dans le vide. On ne retrouve pas son corps. Ce qui pourrait permettre, mais pas avant un an, aux États-Unis, le retour d'Eden. Les Américains pensent à tout ! Pourtant, Marcy Walker ne se revoit pas revenir un jour dans Santa Barbara : «J'ai beaucoup de chagrin de quitter les autres acteurs, surtout A Martinez, mon mari à l'écran. C'est une page de ma vie que je tourne. Mon mari, le vrai, m’a encouragée... A 29 ans, il fallait bien que je bouge !»

Quand Taylor est né, Marcy Walker a ressenti soudain le besoin impérieux de privilégier sa vie de famille : «Je me suis demandé pendant des mois ce qu'il y avait de mieux à faire. Je savais que le fait de travailler dix heures par jour sur le tournage et de rester aussi longtemps loin de chez moi, n'était bon pour personne. Et surtout pas pour Taylor. J'ai passé des années fantastiques sur Santa Barbara, mais aujourd'hui, mon fils passe avant tout.»

Il a donc fallu que son mari, Stephen, tienne le double rôle de père et de mère à la maison. Mais son métier de cameraman peut l'amener n’importe quand à quitter la maison. Alors, Marcy voudrait réussir à mieux partager son temps : «Mon métier ne me permet pas de développer des habitudes affectives avec mon enfant, d'avoir ces moments privilégiés de la journée où on peut être ensemble. Quand je rentre le soir, il est souvent tard, et Taylor dort depuis longtemps. Le matin, tôt levée pour repartir au studio, je ne suis pour lui qu'une brève apparition. Je pars souvent le coeur déchiré. J'espère qu'il ne m'en voudra pas un jour d'avoir été absente de longues journées lors des premiers mois, des premières années de sa vie.»

Si Marcy Walker est aussi sensible à ses responsabilités de mère, c'est incontestablement à cause de sa propre mère. Marcy n'avait que huit mois quand son père, en rentrant à la maison, l'a trouvée seule dans son berceau. Sa mère, Diane, était partie sans laisser le moindre mot d’explication : «Mon père a essayé de la retrouver par tous les moyens. Surtout en s’adressant à sa famille, mais ma mère n’est jamais revenue. Je ne connais même pas son visage; je n'ai jamais vu de photo d'elle. C'est comme si j'étais orpheline, comme si je n'avais jamais eu de maman.»

Pourtant, il y a six ans, Marcy a reçu une lettre de se mère : «Elle disait qu’elle m'avait vue à la télévision et qu’elle voulait à tout prix me revoir. Je n'ai pas hésité une seconde, je lui ai aussitôt répondu que je souhaitais moi aussi la voir. Elle ne m'a plus jamais redonné signe de vie.»

Ce qui a décidé Marcy Walker à jouer dans Palace Détective, une série imaginée par le producteur de Rick Hunter (Stephen J. Cannell, NRDL),  c'est que l'une des deux plus importantes chaînes américaines, CBS (ravie d'enlever une de ses stars à sa chaîne rivale NBC), va la diffuser en «prime time», c'est-à-dire à 20h. Marcy quitte donc les après-midi pour passer à l'horaire le plus prestigieux aux Etats-Unis. C'était là un de ses rêves. Treize épisodes ont déjà été commandés. Marcy va devenir Christy Cooper, une ex-vedette de cinéma, recyclée dans les affaires. Elle dirige en effet le service de relations publiques d'une grande chaîne hôtelière. Finie la fragilité d'Eden, cette fois Marcy incarne une femme forte, une fonceuse. Finie aussi la vie en studio, fût-il hollywoodien, Marcy va beaucoup voyager : «Déjà pour tourner le "pilote", nous sommes allés au Mexique. Les scénarios prévoient de nous emmener à travers le monde, sans doute même à Paris.»

Quant à sa vie privée, Marcy rêve d'avoir quatre ou cinq enfants. «Il m'a fallu trois mariages pour être enfin heureuse. Stephen, mon mari, est l'homme idéal car il pense comme moi. Nous avons placé l'amour de nos futurs enfants au-dessus de tout.» Elle a rencontré Stephen sur le tournage du téléfilm Desperado : Le Chemin de Fer ne Passera Pas.  Elle en était la vedette, et lui le cameraman. Marcy venait de se séparer de son deuxième mari, le comédien Billy Warlock. Elle a demandé le divorce, et quelques mois plus tard, elle était enceinte de Taylor. La suite au prochain enfant...