«Mon fils est mon plus beau rêve !»

 Par Isabelle Caron, Télé 7 Jours, 1989

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Marcy Walker ouvre la porte doucement. «Venez voir le bébé.» Elle m'entraîne en souriant dans la nursery où Taylor Walker Collins, son fils, fait la sieste, puis elle se penche tendrement sur le berceau de cet enfant né «comme une surprise», le 3 février 1989. «Ma vie a complètement changé depuis son arrivée. Ma carrière, bien qu'importante, est passée au second plan. Ce qui compte maintenant, c'est ma famille.» Le papa, Stephen Collins, avec qui elle vit mais n'est toujours pas mariée - «ce n'est pas nécessaire quand on s'aime» - a refait entièrement la maison. Cameraman de métier, il a même pris plusieurs mois de vacances pour rester auprès de la femme qu'il aime et de leur fils qui fête ses neuf mois mais qui est grand et fort pour son âge. Stephen a ajouté une chambre, un grand garage et un bureau à la maison. Il a aussi refait tous les endroits «dangereux pour Taylor depuis qu'il se traîne partout à quatre pattes» en polissant tous les coins des meubles et des tables. Pourtant, lorsque Taylor se réveille enfin, j'aperçois un gros bleu sous son oeil. «Il est tombé sur la hi-fi, explique Marcy. Il nous a fait peur car il a pleuré longtemps, lui qui est toujours si heureux.»

En effet, Taylor va des bras de l'un à l'autre comme s'il nous connaissait depuis toujours. Il s'intéresse aux lumières et au flash de Cesare, le photographe, et s'impatiente quand on l'empêche d'y toucher. Mes boucles d'oreille finissent dans sa bouche et on les lui enlève avec beaucoup de mal. Marcy l'emmène sur le plateau de Santa Barbara de temps en temps. «Mais j'essaie de ne pas faire ça trop souvent car là-bas, il est trop gâté par tous les acteurs qui sont devenus des amis au fil des années. Les mauvaises habitudes sont vite prises. Ils lui ont déjà offert beaucoup de jouets et ont tendance à lui donner trop de gâteaux. Pourtant, il y a des jours où je veux l'avoir auprès de moi toute la journée et il va finir par bien connaître Santa Barbara

Marcy est fière de m'annoncer qu'elle a perdu les quinze kilos qu'elle avait pris au cours de sa grossesse. «Ca n'a pas été facile. Mais j'ai fait ce sacrifice pour Eden Capwell. Cette héroïne, à laquelle tiennent tant les producteurs et les scénaristes, doit rester belle.» Elle va pourtant quitter Eden pendant trois semaines, fin novembre-début décembre, pour tourner un téléfilm à Paris, Perry Mason : Nostalgie Meurtrière, sous la direction de Christian Nyby. «J'ai accepté parce que j'adore Paris. Et cette fois, j'emmène Taylor et Stephen avec moi. La dernière fois, quand je suis venue en France, pour un épisode de Santa Barbara, j'étais seule et je venais juste d'accoucher. C'était très dur, même si j'étais heureuse de dîner avec les lecteurs de Télé 7 Jours chez Ledoyen.»

Marcy, qui a remporté cette année l'Emmy de la meilleure comédienne pour un feuilleton diffusé dans la journée, est une des plus célèbres comédiennes de la télé américaine et une des mieux payées. Elle affirme qu'elle n'a pas l'intention d'abandonner Eden Capwell-Castillo. «D'abord parce que j'aime profondément ce personnage, ensuite parce que je m'entends bien avec tous les autres acteurs, surtout A Martinez qui joue Cruz, mon mari, et qui est un authentique ami, quelqu'un à qui je peux me confier.» Pendant qu'elle donne le biberon à Taylor, assise au milieu de sa chambre remplie de jouets, Marcy parle des héros du feuilleton-vedette de TF1. «Cruz et Eden s'aiment toujours. Mais ils s'éloignent un peu l'un de l'autre. Le premier amour d'Eden, Robert Barr, incarné par Roscoe Born, est revenu à Santa Barbara. Eden ne peut oublier qu'il a passé cinq ans de sa vie en prison pour un crime qu'il croyait qu'elle avait commis. Et bien sûr, Cruz est jaloux.»

Marcy ne veut pas en dire plus. Pour ne pas détruire le suspense et puis parce que : «aujourd'hui, c'est Taylor qui vous invite à lui rendre visite.» Nous nous asseyons tous par terre pour jouer avec lui. Marcy lui parle doucement, même quelques mots de français comme joli, poupon, gentil. «Je n'ai jamais été si heureuse, affirme-t-elle en serrant son enfant dans les bras. Stephen est l'homme que je cherchais depuis longtemps. Taylor est le fruit de notre amour. Il y a des jours où je me pince car je crois rêver.»

Malgré ses dures et longues journées, c'est elle qui s'occupe de bébé le matin. Puis la nounou, Jose, arrive à 8h et Marcy va au studio. A 17h, quand Stephen rentre, Jose les quitte et Stephen garde Taylor jusqu'à l'arrivée de Marcy vers 19 ou 20h. «Le soir est le seul instant où nous pouvons être en famille, donc seuls. Ce sont des moments très importants.» Et puis Marcy me rappelle qu'elle aura 29 ans le 26 novembre. «Je serai à Paris et nous allons choisir un grand restaurant pour faire une jolie fête...» Marcy pourra célébrer son nouveau titre. Elle vient d'être désignée comme la comédienne la plus élégante de la télévision américaine par un jury que présidait M. Blackwen, un dessinateur de mode et critique très célèbre aux Etats-Unis.