Santa Barbara
: sur la bonne voie |
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Par
Christopher Schemering, Soap Opera Digest, 1988 |
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Après avoir expérimenté plusieurs faux départs, Santa Barbara a évolué vers une comédie des erreurs et s'approche de sa quatrième année. Si Oscar Wilde écrivait des soap-operas aujourd'hui, le résultat pourrait être quelque chose comme Santa Barbara. Avec ses personnages colorés, ses situations grotesques et pleines d'esprit, ses dialogues satiriques, Santa Barbara est une comédie des mauvaises manières à un moment, un mélodrame tragique le suivant.
Depuis ses débuts, Gina a fait l'amour avec Mason dans une ambulance en route, cuisiné des hot-dogs sur un hibachi au mariage en extérieur de C.C. and Sophia, et fait cuire des "Mrs. Capwell Cookies" aux dépens de Santana, censée être allergique à la farine : «Ca ne rentre pas dans la façon de fabriquer des tortillas ?»
Cette comédie des erreurs a débuté le 30 juillet 1984 et suivi la vie et les amours de quatre familles : les puissants Capwell, les nobles Lockridge, les classes moyennes Perkins et les Andrade, une famille hispanique de condition modeste. A la fin de la première année, il a été dit au revoir aux Perkins et aux Andrade (tout autant qu'à un troupeau de beautés blondes insipides). Très vite, presque chaque personnage central a été redistribué.
Après plusieurs faux départs, la série a fait son coup le plus intelligent, en employant des acteurs qui avaient fait forte impression dans d'autres séries : Jed Allan dans le rôle de C.C., Judith McConnell dans le rôle de Sophia, Robin Mattson dans le rôle de Gina, Justin Deas dans le rôle de Keith, Kristen Meadows dans le rôle de Victoria, Marj Dusay dans le rôle de Pamela, et Vincent Irizarry dans le rôle de Scott Clark. La blague dans le milieu est bientôt devenue : les stars de soaps ne meurent pas, elles vont simplement dans Santa Barbara.
Cet incroyable coup a été permis par les allers et venues de nouveaux personnages dans la série, qui ont été cavalièrement poussés vers la sortie avant qu'ils - ou que le public - puissent trouver leurs marques. Durant la dernière année, nous avons fait nos adieux à Brian Bradford, Courtney Capwell, Hayley Benson Capwell, Grant Capwell, Lily Light, Paul Whitney, Jane Wilson, Caroline Wilson Lockridge, Alice Jackson, Gus Jackson et Carmen Castillo. Et pourquoi le clan Lockridge dans son entier - Minx, Lionel, Augusta, Warren, Laken et Brick - a été congédié ? Structurellement, cela a laissé la série avec seulement une famille centrale - les Capwell - et aucun contraste. Deuxièmement, cela a semblé purement et simplement autodestructeur de se débarrasser de Richard Eden (Brick) après la nomination de l'acteur aux Emmy awards, et la même chose s'applique à Nicolas Coster (Lionel), qui a reçu une nomination aux Emmy et un Soap Opera award en tant que meilleur personnage secondaire.
Fort heureusement, les Capwell forment un tel groupe d'individus troubles et décalés que même quand la série plonge par la petite porte dans des situations mélodramatiques et des intrigues inutiles, ils nous gardent régulièrement rivés à leur ténacité ou leurs liens avec de furtifs coups de malice.
Le puissant et parfois roi de l'intimidation C.C., qui a connu trois épouses déclarées légalement mortes a été finalement sauvé avec un acteur qui a remporté le challenge (seul Jed Allan peut soutenir une ligne de dialogue aussi sarcastique avec brio telle que : «Ils auraient dû intituler ma biographie L'Homme Dont les Femmes Ont Refusé de Mourir»). Sophia est l'actrice de la famille, (qui pratique) l'auto-dramatisation et reste imprévisible. Ted (Todd McKee) est le vaillant prince et Kelly (Robin Wright) est une sensuelle ingénue, dont les amants finissent invariablement à manger les pissenlits par la racine. Eden (Marcy Walker) est l'héroïne romantique, et sa romance avec son alter-ego star avec l'hispanique Cruz (A Martinez) est probablement l'histoire d'amour la plus dynamique des soap-operas. Les obstacles incessants à leur éventuelle apothéose ont souvent été ridicules (l'implant espion sur le cerveau de Cruz) et simplement cruels (Eden se jetant dans un aquarium aux requins n'était rien comparé à la perte d'un bébé qu'elle ignorait qu'elle était en train d'attendre). Mais Walker et Martinez s'élèvent au-dessus de la mêlée avec une énergie totale, de l'humour et du sex-appeal.
Un thème récurrent est l'outsider écrit comme un personnage "ambivalent" qui agit comme un catalyseur pour faire évoluer l'intrigue et créer des conflits familiaux et romantiques attractifs pour tous. Le premier de ces personnages a été Mason (le toujours superbe Lane Davies), le mouton noir des Capwell, dont la nature envieuse et cryptique a apporté à la ville un choeur grec fait d'un seul homme, commentant d'un ton sec toutes les intrigues en cours d'écriture. Avec Gina qui se ramollissait (enfin presque), le bâton-témoin de méchanceté a été passé à son aide-de-camp le débauché procureur Keith Timmons. Tel qu'interprété par l'hilarant Justin Deas, Keith est une telle petite fouine cupide et transpirante qu'on ne peut s'empêcher de rire à ses pitreries. Avec la meilleure histoire d'amour des soap-operas (Cruz et Eden), le couple le plus drôle (Gina et Keith), et l'un de ses plus puissants triangles amoureux (Victoria / Mason / Julia), on pourrait penser que Santa Barbara est prêt pour le grand soir. Mais la série est inconstante dans la qualité de ses intrigues à long terme, ses scénarios au quotidien, sa réalisation (les épisodes du mercredi sont particulièrement faibles). Il y a trop peu de personnages principaux pour une heure d'épisode, et beaucoup trop de personnages présentés et virés de la ville.
Le reste de l'équipe technique est bon. A l'inverse des autres productions hollywoodiennes, le maquillage des hommes n'apparaît pas comme s'il avait été appliqué par Tammy Faye Bakker et les coiffures ne font pas passer les femmes comme des clones de Vanna White. Et les arrangements musicaux style Deux Flics à Miami sont rapides et stylés sans être trop envahissants.
Avec l'intrigue Elena Nikolas soigneusement planifiée et exécutée - qui a inclus et affecté tous les personnages principaux - Santa Barbara a été à son apogée (Et Sherilyn Wolter a offert le genre de performance pour lesquels les Emmys ont été inventés; couronnée avec la coupe au bol et les grandes dents blanches, couplées avec toute la passion froide et calculée qui pourrait faire frémir n'importe qui). A nouveau, c'était un outsider, dont les motivations sont devenues rapidement claires comme de l'eau de roche, rendant la série plus complexe et convaincante.
Les différentes parties de l'histoire se sont combinées avec le procès de Cruz pour son meurtre et le testament surprise de Pamela Capwell Conrad, que tout le monde pensait être morte après s'être jetée du Manhattan's 59th Street Bridge. L'épisode du 3 novembre 1987, écrit par Patrick Mulcahey (lauréat d'un Emmy award du meilleur dialogue pour Les Vertiges de l'Amour / Haine et Passions), était, pour le dire simplement, l'épisode le plus réfléchi, spirituel et littéraire de l'année.
De l'entrée intense de Pamela dans la salle du tribunal assistée par ses deux fils, à un gag visuel de Gina portant un ostentatoire voile noir, en passant par le commentaire de Keith sur la bonne santé soudaine de Pamela («I thought she left New York without a pot to puree in.»), Julia trouvant Mason saoul («Je suis désolé. Je ne peux rien faire quand je me noie. C'est génétique.»), et la tragique scène finale dans laquelle Mason nargue son père et en même temps se lamente sur sa situation d'intouchable et de mal-aimé de la famille, l'écriture, la réalisation et le jeu de Santa Barbara se sont finalement réunis d'une manière cohérente et distrayante. Les masques de la tragédie et de la comédie se sont mêlés assez joliment en un seul. Malheureusement une seule intrigue ou un épisode ne font pas une série. Comme le poisseux Keith Timmons se l'est demandé à lui-même une fois : «Pourquoi l'usage de la ruse et de la fourberie ne peut pas se faire encore plus facilement ?»