Andrea Howard : «Je suis parfois reconnue pour ce rôle de courte durée que j'ai tenu dans Santa Barbara.»

 Par Maarten, en exclusivité pour Capridge, décembre 2010

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Le 27 novembre 2010, Andrea Howard, l'interprète de Veronica Gayley, a répondu aux questions du site Capridge, aujourd'hui disparu. Son auteur, Maarten, a proposé que cette interview soit hébergée sur Santa Barbara : le site Français.

Merci de donner cette interview ! Commençons par revenir dans le passé. Où êtes-vous née et avez été élevée ?

Bonjour Maarten. Je vais commencer au fur et à mesure et répondre aux questions du mieux que ma mémoire (le permet)... Cela fait longtemps et vous pourrez couper ce que vous voulez.
Je suis née à Salt Lake City, dans l'Utah - mais j'ai été élevée dans le sud de la Californie dans un coin nommé Brentwood. J'ai été diplômée de la Pacific Palisades High School en 1964 (oui, j'ai CET ÂGE !!), 63 pour être exacte à présent.

Quel est votre anniversaire ?

Je suis née le 10 février 1947.

Quand avez-vous développé un amour pour le jeu ? Comment êtes-vous devenue actrice ?

Je suis en réalité entrée dans la comédie assez tard. J'ai eu un premier mariage très jeune (à 18 ans) et j'avais deux enfants à l'âge de 21 ans. Ce mariage n'a pas fonctionné (oups !!! trop jeune) - et donc j'ai été mère célibataire à l'âge de 25 ans. Mes parents étaient dans le show-business dans les coulisses, ainsi j'ai eu de la chance et obtenu un travail dans la production aux studios Universal et planifié de faire ma carrière dans la production. Alors que je travaillais sur un pilote de série, les producteurs ont suggéré que j'étais bien pour un rôle dedans, mais mon patron a dit que je ne pouvais tenir le rôle parce que je n'avais aucune expérience. Ce n'est qu'à ce moment que j'ai réalisé combien j'étais déçue de ne pouvoir tenir ce rôle. J'ai commencé des cours de comédie cette semaine-là et en un an j'ai commencé à obtenir de petits rôles dans des productions télé et au final à passer de la production au jeu. J'ai fini par une carrière à demi-réussie de 20 ans.

Pouvez-vous nous raconter votre début de carrière ? Il semble que vous soyez apparue dans beaucoup de séries télé et de films de cinéma.

J'ai obtenu d'assez merveilleuses opportunités dès le départ. J'ai joué dans deux pilotes qui malheureusement n'ont pas été achetés. Mais j'ai fait beaucoup de publicités ainsi que d'apparitions en guest-star dans des épisodes de séries télé. Mon plus célèbre rôle était probablement dans Thank God It's Friday à la fin des années 70. C'était pendant l'ère du disco et c'était avec Donna Summers et les Commodores. Et Last Dance a remporté l'oscar de meilleure chanson cette année-là.
J'ai été considérée comme une actrice active pendant environ une vingtaine d'années, mais je me suis retrouvée quasiment en dehors du business au début des années 90, principalement à cause d'un déménagement au nord de la Californie puis à Seattle - et parce qu'alors j'étais dans ma quarantaine - beaucoup de travail s'arrête pour les femmes après 40 ans, malheureusement. 

Vous avez été dans Santa Barbara de 1984 à 1985, comment le rôle de Veronica est-il arrivé ?

Vous savez, je ne suis pas sûre de comment le rôle "est arrivé"... J'ai simplement reçu l'appel pour une lecture pour un rôle dans un nouveau soap, et j'ai dû être bonne pour le rôle, et je l'ai obtenu.

Il est difficile de faire sortir de terre un nouveau soap. Comment était-ce de travailler sur Santa Barbara pendant ses premières années ?

C'était un peu instable - comme le sont toutes les nouvelles séries. J'avais fait une apparition dans Les Feux de l'Amour, donc je dois dire - parce que la série était à l'antenne depuis très longtemps, cela roulait sans difficulté... Cela advient dans une série avec le temps. Santa Barbara a eu sa crise de croissance - comme on pouvait s'y attendre. Il y avait un courant sous-jacent d'anxiété, avec les personnes de la production comme avec les acteurs... Tout le monde veut qu'une nouvelle série soit un succès - et comme toutes les nouvelles tentatives - vous devez faire face à des essais et des erreurs.

Veronica avait beaucoup de parts d'ombre. Que vous souvenez-nous au sujet du personnage ?

Vous savez, c'était il y a si longtemps pour moi à présent - je ne me souviens honnêtement pas beaucoup du personnage. Je me rappelle que Veronica semblait être un personnage en développement. Je ne pense pas honnêtement que ce personnage ait été créé avec beaucoup de grands plans pour le futur. Je pense me souvenir qu'elle était plus un personnage de transition qui progressait, les producteurs ayant en tête des intrigues plus importantes. C'est pour cela qu'elle n'a pas duré longtemps - c'était un moyen d'arriver à ses fins. C'est peut-être pourquoi vous avez remarqué la "part d'ombre" dans la manière dont elle a été écrite. C'était, je me rappelle, un peu dur de la jouer, parce qu'elle n'avait pas cette parfaite substance sur le papier. Je n'étais jamais très sûre de ce qu'ils avaient en tête. Et je dois vous dire que cela a été mon (unique) expérience de soap-opera - le rythme de tournage est si rapide et chargé - c'est une arène très difficile pour prendre le temps de travailler les personnages dans un temps très court. J'ai énormément de respect pour les acteurs de soaps sur la durée... C'est de loin le travail le plus difficile pour un acteur dans ce métier.

Après six mois dans la série, que s'est-il passé ?

Le personnage a simplement terminé sa course. Il n'avait jamais eu l'intention d'exister durablement. Et ils avaient besoin de victimes de meurtre pour l'intrigue de la série !!! Ah ah

Qu'avez-vous fait depuis lors ?

Mon mari (le second - nous allons sur nos 36 ans) et moi étions tous deux dans le métier, lui étant producteur/réalisateur/monteur - nous commencions tous les deux en quelque sorte à caler dans le métier et avons décidé de changer de vie en 1989. Nous avons déménagé de "Hollywood" pour Sonoma County et nous sommes tous les deux dirigés vers la vente immobilière. Puis en 1992 nous avons emménagé à Bainbridge Island, dans l'Etat de Washington, et je suis allée à l'Art Institute de Seattle pour étudier la décoration d'intérieur et mon mari a pris ces 4 années pour jouer au golf et devenir président du club de golf (Nous nous en étions bien sortis dans le business de l'immobilier, à jouer les intermédiaires, fixer des prix et vendre pendant des années). J'ai voulu utiliser mes compétences et les améliorer dans le domaine de la décoration d'intérieur. En 1996 nous sommes retournés à Sonoma County et avons développé un vignoble et une cave et nous avons fait cela pendant encore quelques années - ainsi qu'un peu d'immobilier à côté. Je suis sortie de ce métier en 2005 et suis retournée à Bainbridge où j'ai ouvert une boutique de produits de maison et de bain sur l'île appelée Indulgence.
Durant ces 4 années, mon mari a fait quelques affaires immobilières - puis a eu lieu le CRASH. Oh bon sang, allons-nous un jour retrouver du bon temps une fois remis de ce désastre. Donc à présent nous sommes revenus à Sonoma County - et vous avez trouvé la boutique que ma fille et moi avons à Windsor. La vente de détail est toujours un très grand défi - donc nous verrons comment celle-ci évolue. Nous vivons dans des temps très difficiles, je suis sûre que vous le savez.

Comment est votre vie aujourd'hui ? Cela vous manque-t-il de jouer ?

En réalité, à présent cela ne me manque pas de jouer - je l'ai fait pendant une longue jolie période, et j'ai vraiment été prête à changer. Je me suis grandement intéressée au domaine de la décoration, et je suis allée étudier à Seattle, j'ai fait quelques auditions pour des publicités, et j'ai même fait une publicité pour Chevy et je n'arrêtais pas de regarder ma montre parce que je voulais retourner à ma planche à dessins. C'est comme ça que j'ai su que c'était terminé. J'avais un nouvel amour. Mais j'ai apprécié les opportunités que j'ai eues, l'assez bonne carrière que j'ai eue dans la comédie - la plupart des acteurs n'ont jamais eu à faire les choses que j'ai eu à faire... et je suis reconnaissante pour les expériences et les souvenirs.

Un mot de la fin ou des pensées avant de clore cette interview ?

J'ai été surprise de recevoir votre e-mail, je n'avais aucune idée de ce qui se passait de l'autre côté de l'océan au sujet de choses comme Santa Barbara. Et donc j'apprécie votre reconnaissance. C'est amusant, je suis parfois reconnue pour ce rôle de courte durée que j'ai tenu dans Santa Barbara plus que pour la plupart des autres rôles que j'ai joués... Un rôle dont avec le recul je ne pensais pas qu'il ait eu autant d'impact sur ma carrière !