Le bonheur tout simple de Virginia Mayo !

 PaAlan Webb, Ciné Télé Revue, 1987

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«Si j'étais plus jeune, je tenterais certainement de séduire Don Johnson», sourit Virginia Mayo. «Mais je ne suis plus jeune, c'est l'incontournable réalité.» L'ancien sex-symbol blond de la MGM a 66 ans et, à l'occasion, il lui arrive encore d'exercer son charme sur l'écran. Récemment, Virginia Mayo a reparu pour la première fois depuis longtemps à la télévision américaine dans quelques épisodes de Santa Barbara et de la série policière Arabesque. Mais dans la vie, elle se contente aujourd'hui du rôle simple et discret de grand-mère. Depuis une quinzaine d'années, elle partage sa maison de Thousand Oaks, à une soixantaine de kilomètres de Hollywood, avec sa fille de 35 ans, Mary Catherine, son beau-fils, et ses trois petits-fils, Lucas, Evan et Dillon. Elle ne s'est pas remariée depuis la mort de l'acteur Michael O'Shea, son époux pendant vingt ans.

«Et je ne pense pas que je me remarierai. Je ne vois tout simplement pas avec qui. Il semble que je ne tombe pas si facilement amoureuse. J'ai toujours eu des critères très stricts et, il faut voir les choses en face, tous les hommes dignes de ce nom sont déjà pris (rire). Puis, quand il m'arrive de rêver de romance, je me demande si j'aurais encore l'énergie de vivre une nouvelle aventure. Il est possible finalement que l'amour ne soit plus de mon âge !» Au temps de sa gloire, Virginia Mayo a tourné avec Kirk Douglas, James Cagney, Rex Harrison. Elle fut la star des Plus Belles Années de Notre Vie en 1946, de La Flèche et le Flambeau avec Burt Lancaster et la partenaire favorite de Danny Kaye.

Aujourd'hui, cette déesse de Hollywood passe donc ses journées à s'occuper de ses petits-enfants, à lire et peindre de superbes toiles exposées chez elle, ou à militer pour les baleines... «Ce sont des animaux magnifiques et si l'on continue à les massacrer, l'espèce disparaîtra à tout jamais. Je suis persuadée que les protestations des amis des bêtes peuvent avoir des résultats. A une certaine époque, aux Philippines, on torturait de pauvres chiens comme en Corée. Le gouvernement a reçu des milliers de lettres disant : "Ou vous arrêtez cela ou nous ferons tout pour que les Etats-Unis rompent toutes relations avec votre pays." Dans les trois mois, les tortures ont cessé !»

Virginia Mayo se satisfait de ses bonheurs simples. Evidemment, en vieillissant, on s'inquiète plus des questions d'argent. «Je souhaiterais parfois avoir été plus prévoyante et pouvoir offrir le luxe à ma famille. Mais personnellement, je n'ai pas de grands besoins et j'ai l'énorme chance d'être en bonne santé. Je ne peux pas me plaindre. Il y a tant de gens vieux et malades, c'est pathétique. Et quand, en plus, on n'a pas d'argent, ce doit être une terrible situation.»