Santa Barbara : la série culte des années 80 | |||||
Par Emmanuelle Miquet, Télé Star, 2001 |
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Disparue de nos écrans, il y a cinq ans, la série Santa Barbara fait son come-back sur le câble et le satellite. Phénomène cathodique interplanétaire, elle tint en haleine les téléspectateurs de TF1 pendant dix ans. Des brushings incroyablement gonflés, en toutes circonstances; une intrigue où trahisons, amours impossibles, coups bas, disparitions et meurtres constituent le quotidien des personnages; un générique qui sonne, intact, dans nos oreilles… Impossible d’avoir effacé de sa mémoire Santa Barbara, l’un des soap-operas (de l’anglais soap, qui signifie savon, car ces feuilletons étaient produits initialement par les firmes de lessive) les plus populaires que la télévision ait jamais diffusés. Né aux Etats-Unis en juillet 1984 de l’imagination de Bridget et Jerry Dobson, un couple de célèbres scénaristes outre-Atlantique, le feuilleton repose sur la bonne vieille trame des deux familles ennemies : ici, les puissants Capwell, et les non moins influents Lockridge, tous deux résidant dans la luxueuse station balnéaire de Santa Barbara, à proximité de Los Angeles.
A priori, du grand classique. A l’époque, pourtant, Santa Barbara est présentée comme une série novatrice. Ses atouts ? Plus d’humour et davantage de scènes en extérieur (même si la majorité sont tournées dans un gigantesque studio de 1800 m2 qui compte neuf décors) que pour les autres sagas du genre. Conséquence ? La première année de sa diffusion sur la chaîne NBC (à la création de Santa Barbara, NBC avait signé pour 26 épisodes), ni les démêlés sentimentaux des sœurs Capwell, Eden et Kelly, ni le sex-appeal du lieutenant Cruz Castillo, ne remportent le succès escompté. Au moment où les scénaristes imaginent un tremblement de terre qui ferait disparaître les trois quarts de la distribution – et permettrait ainsi de repartir sur de nouvelles bases - Santa Barbara trouve son public.
Des femmes en majorité deviennent complètement accro, et la chaîne les consulte pour inventer la suite des péripéties de leurs héros préférés. Très vite, cette série, devenue emblématique des années 80, s’exporte. Au Canada, en Australie, en Espagne, en Italie, en Turquie, en Grande-Bretagne, en Afrique du Sud, dans les pays scandinaves, et en France, où Santa Barbara débarque le 14 octobre 1985, à 18h45, sur TF1. Un petit événement qui deviendra grand. Le 3 janvier 1989, l’audience affiche une pointe à… 9 millions de téléspectateurs.
Son record avant le déclin. Changement de scénaristes, départs de la plupart des comédiens vedettes… l’audience s’effrite. Au printemps 1995, TF1 passe à la trappe la série bien avant la fin de ses 2137 épisodes. Aux Etats-Unis, Santa Barbara a déjà disparu des écrans depuis deux ans, mais a gagné son accès au panthéon des soap-operas stars : en huit ans et demi d’existence, six Emmy awards lui ont été décernés.