Les années d'or de Richard Hatch !

 PaAlan Webb, Ciné Télé Revue, 1989

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Quand Michael Douglas décide d'abandonner, en septembre 1976, la série Les Rues de San Francisco, les producteurs lui ont immédiatement cherché un remplaçant. Les postulants ne manquaient pas. La série, très, populaire, garantissait au futur élu la célébrité du jour au lendemain. Parmi plus de deux cents candidats, Richard Hatch fut choisi pour succéder à Michael Douglas.

A la fin des années 70, Richard Hatch avait vécu une ascension éclair. Il était passé en "guest star" dans à peu près tous les grands succès du moment (Cannon, Kung Fu, Hawaï, Police d'Etat...) avant de connaître la consécration dans Les Rues de San Francisco. Un an plus tard, c'était Galactica, un événement du petit écran dont le budget par épisode dépassait le million de dollars. «Le succès aussi rapide est enivrant», se souvient Richard Hatch. «Je sortais avec trois ou quatre filles en même temps. J'aimais rencontrer des femmes qui se sentaient aussi libérées que moi je pensais l'être… Plus jeune, j'étais épouvantablement timide au point que, même si je plaisais à une fille, je ne m'en rendais même pas compte. Tout à coup, le monde entier s'intéressait à moi et c'était une impression voluptueuse, une sorte de compensation.»

Malgré un triomphe immédiat, Galactica (où l'on retrouvait aussi Dirk Benedict d'Agence Tous Risques et Lorne Greene de Bonanza) ne resta que deux ans à l'antenne de la chaîne ABC, les producteurs ne parvenant pas à soutenir le coût énorme de cette super-production.

Depuis lors, Richard Hatch connaît une petite traversée du désert. Il a notamment tenu un rôle de marchand de tableaux pendant quelque temps dans Dynastie. Mais le destin ne lui a cependant pas souri plus largement. Il est vrai que son attitude a découragé plus d'un metteur en scène à travailler avec lui. «J'avais besoin de me sentir la star, le roi, le nombril du monde. Je prenais plaisir à critiquer les erreurs des autres parce qu'ainsi, je me sentais supérieur. C'est une chose que je ne fais plus aujourd'hui, je sais que j'ai commis trop d'erreurs moi-même... Face à mes problèmes, j'ai choisi la plus mauvaise solution : en reporter la responsabilité sur d'autres. Je me suis rendu insupportable et plus personne n'a voulu travailler avec moi, c'est simple.»

Le chemin de la gloire est souvent semé d'embûches plutôt que de pétales de roses. «Depuis, je me suis rendu compte qu'il n'est pas toujours bon, en fin de compte, d'avoir trop, trop jeune et trop vite. Quand tout le monde autour de vous vous répète que vous êtes merveilleux et bourré de talent, vous finissez par le croire un peu. Puis, un jour, quand le flot des compliments admiratifs se tarit, tout votre univers s'écroule. C'est comme une drogue, on ne peut plus s'en passer..»

Richard Hatch n'a pourtant pas renoncé à faire carrière à Hollywood, mais il a dû recommencer à zéro, lentement, humblement... Il est prêt à  effacer les erreurs du passé et il espère bien reprendre les chemins de la gloire. «J'ai confiance, je ne suis plus pressé. La gloire se mérite, elle a un prix. Moi, je l'avais achetée à crédit... Plus tard, j'ai payé la facture !»