Comme une boule de billard

 Par Robyn Flans, Soap Opera Digest, 1992

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Date de naissance : 22 juin 1968
Personnalité en bref : «Je ne suis pas du genre intello. Apportez-moi un burger et des frites et installez-moi devant la télé, et je suis comme un coq en pâte.»
Méfiez-vous de : «Mon humeur.»
Meilleure caractéristique : «Mes pieds.»
Rencard idéal : «Pas de blanc dans la conversation, et s'il y en a, alors c'est terminé.»
Caractéristique la plus surprenante : «La façon dont je m'habille. Je suis une vraie plouc. Je finis par me sembler complètement naze et tout le monde dit : "Mais qu'est-ce qui t'es arrivé ?"»
Objectif de carrière : «Je ne pense pas être une grande actrice à ce jour, mais j'ai envie de devenir bluffante.»

Paula Irvine était une petite fille quand elle a commencé à jouer; elle avait cinq ans quand elle a appris à jouer au billard. Elle n'a pas appris le jeu dans une salle de billard locale, mais dans un théâtre où il y avait une table de billard en sous-sol. Entre les représentations du matin et du soir, elle a appris tout ce qu'elle avait besoin de savoir. «C'est un jeu amusant», dit-elle. «C'est plus fatigant que le golf - de plus petits green, de plus grandes boules.»

Elle est si bonne à ce jeu aujourd'hui qu'elle s'est récemment placée troisième au Tournoi de billard des célébrités contre le SIDA à Los Angeles, qui s'est déroulé au Hollywood Athletic Club. Sa partenaire de jeu Ria Pavia (Elaine) est arrivée quatrième. «Elle est toute petite, mais elle est maligne», dit Irvine.

Aux deux salles de billard qu'Irvine fréquente dans son quartier, elle est largement à son aise dans un environnement traditionnellement masculin. «Personne ne parie sur moi», dit-elle. «C'est le truc le plus marrant. Il peut y avoir quelques enquiquineurs là-bas, mais vous leur retournez une bonne vanne et ils se la ferment. Je connais tout le monde là-bas, et ils me connaissent moi, les propriétaires et les barmen. J'avais l'habitude de travailler dans l'une d'elles. J'ai des protecteurs là-bas.»

L'actrice de vingt-quatre ans est plus qu'à son aise dans le monde sens dessus-dessous du soap-opera. Elle clame qu'elle a été «surprise» d'être recrutée dans le rôle majeur de Lilly Blake (anciennement Light) dans Santa Barbara. «Je ne suis pas le genre premier rôle; je ne suis pas le genre de la jeune ingénue», dit-elle. «Je pense que je suis plus comme la demoiselle d'honneur, jamais la mariée. C'est ainsi que je me vois. Ca me laisse encore perplexe parce que j'aurais pensé qu'ils seraient choisis quelqu'un de mignonne.» Mais le producteur exécutif de Santa Barbara Paul Rauch a décidé de l'embaucher sur le champ. «Nous avons pensé que c'était une magnifique trouvaille», dit-il. «Et nous continuons de le penser.»

Actuellement, Irvine se voit offrir le traitement complet de Santa Barbara; les personnages dans cette série sont connus pour jouer toute la gamme de l'amnésique au serial-killer en un temps record. Lilly Blake peut être en train d'aider sa mère à vendre Gina Jeans, mais elle a déjà été une évangéliste et une go-go danseuse. Irvine a appris à se préparer à tout. Danser dans une cage, confesse-t-elle, a été difficile : «Ils enfumaient l'endroit avec une machine à fumée, et je me tenais debout là toute seule. Je me suis dit : "Tu sais, on ne vit qu'une fois. Et si tu n'y vas pas et ne t'en amuses pas, tu vas avoir l'air d'une idiote encore plus grosse que ce que tu ressens." Le rideau s'est levé, et je m'y suis mis. Je ne suis pas allée aussi loin que j'aurais pu, mais je suis allée plus loin que ce à quoi je m'attendais. J'étais vraiment nerveuse.»

Malgré ce cas de frousse, la réputation d'Irvine pour son professionnalisme a pris le dessus. Sa partenaire Robin Mattson, qui joue sa mère, Gina, partage cet avis : «Une de mes premières impressions concernant Paula a été qu'elle démarre sur les chapeaux de roue. Par cela je veux dire que, quand elle arrive pour travailler, elle est préparée et prête à travailler. J'ai été vraiment impressionnée de la vitesse à laquelle elle a appris les choses. Je veux qu'elle fasse sa marque sur la série, et je veux qu'elle tire le plus de ce qui lui est offert. Je suis contente qu'on lui donne autant à jouer. Je retire d'elle de la fierté maternelle», rit-elle.

Le premier contact d'Irvine avec le jeu est venu de sa grand-mère écossaise et actrice, qui avait l'habitude de divertir sa petite-fille en chantant de vieilles chansons et en lisant des pièces. Soutenir les ambitions artistiques d'Irvine et de ses soeurs était une priorité pour les parents d'Irvine. «J'ai été vraiment gâtée avec une grande famille», dit-elle. «J'ai de super soeurs et de merveilleux parents qui, je ne le savais pas alors, se sont abandonnés à avoir faim à de nombreuses occasions pour que l'on puisse manger. Ils ont arrêté de payer les factures de téléphone pour que je puisse suivre les cours de comédie et que mes soeurs, Deidre et Irina, puissent suivre leurs cours de ballet.»

Leur sacrifice a commencé à payer quand Irvine a décroché un rôle dans un téléfilm intitulé My Dissident Mom. «Le truc super à ce sujet est que j'ai pu me promener sur le plateau et regarder Annie Potts et Martin Sheen travailler», dit Irvine. «J'ai beaucoup appris au sujet du fil conducteur et des étiquettes (au sol), appris quoi dire et quand le dire», explique-t-elle. «Nous avons beaucoup appris de chaque plateau sur lequel je suis allée.»

Irvine n'a pas été en mesure d'assister à ses examens (de fin d'année) de lycée à cause d'un autre rôle. «Cela s'intitulait Party Camp, et j'ai beaucoup appris sur ce tournage également», rit-elle avec une pointe de malice dans la voix. Quand on lui demande d'expliciter, cependant, elle lève les yeux au ciel et rit : «C'était un genre de thriller avec des scènes érotiques. Je ne faisais pas partie des scènes érotiques. J'étais une vraie morveuse dans ce film, une riche petite sorcière complètement arrogante.»

Santa Barbara, cependant, est la première série dans laquelle Irvine tient un rôle régulier, et comme elle le confesse, cela a créé une grande attention sur sa vie. «J'ai en fait beaucoup de personnes qui dépendent de moi tous les jours», dit-elle, quelque peu impressionnée. «Donc j'ai besoin d'être sûre que je suis là pour ces personnes et que je suis "en état de fonctionnement" tous les jours. Et c'est un peu difficile parce que parfois vous avez des jours sans. Tant que vous êtes là quand les caméras tournent, toutefois, tout coule de source. Cela peut être dur, mais je travaille avec des personnes tellement super. J'ai Robin Mattson, qui me donne tout. Je sais que je peux dépendre d'elle parce qu'elle est invariablement géniale.»

Mattson et Irvine sont devenues rapidement amies. «J'ai l'impression que nous sommes des meilleures amies», dit Mattson. «Nous parlions aujourd'hui de nos expériences avec les hommes», rit-elle avec exaspération. «Nos histoires grotesques, nos expériences d'avoir été larguées et…» Sa voix devient inaudible. «Sans donner de détails, c'est difficile à raconter. Mais des trucs de filles.» Mais Mattson admet que les rôles ont aussi été inversés à certains moments. «Nous sommes sorties un soir, et j'étais énervée à cause du travail. J'étais vraiment déçue de quelque chose, et je pleurais, et elle m'a réconfortée. Nous ne passons pas beaucoup de temps ensemble, mais nous avons cette proximité. Nous nous faisons confiance. Nous parlons de choses vraiment très personnelles», dit-elle.

Quand des pluies torrentielles ont déferlé sur Los Angeles, Mattson a insisté pour qu'Irvine campe chez elle. «Une nuit, le téléphone de Robin a sonné, et elle a dit à son ami : "Est-ce que je peux te rappeler ? Je dois mettre ma fille au lit"», rit Irvine.