Le rêve de Sophia et Mason : vivre à Paris

 Par Annick Le Floc’Hmoan, lé Poche, 1988

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Mason le machiavélique et Sophia Capwell se promenant sur les quais de la Seine et visitant le musée d'Orsay. Tournerait-on un nouvel épisode de Santa Barbara à Paris ? Plus simplement, Lane Davies et Judith McConnell profitent de quelques jours de vacances pour visiter la capitale. Paris s'est fait radieux pour le premier séjour des héros de Santa Barbara en France. «J'aime tellement marcher dans les rues de Paris, s'écrie Judith McConnell. A Los Angeles, on ne se déplace qu'en voiture, on ne flâne jamais comme ici. Paris est une ville merveilleuse : chaque maison semble raconter une longue histoire. Et puis les gens sont si gentils.»

Pourtant, à l'aéroport, Lane et Judith avaient craint d'être refoulés. Le douanier avait examiné longuement leur passeport puis les avait observé sans mot dire. Le coeur de Lane et de Judith s'était serré. Les confondrait-on avec des terroristes ou de dangereux trafiquants ? Mais soudain le visage du douanier s'illumina. «Vous êtes bien les héros de Santa Barbara ? Lane et Judith signèrent immédiatement un autographe chaleureux. Partout, ils sont abordés par des fans surpris et souvent effarouchés. «Vous êtes bien Mason et Sophia de Santa Barbara ?» demandent-ils timidement avant d'être conquis par l'extrême gentillesse des comédiens. Lane Davies est vite reconnu malgré la barbe qui couvre ses joues. «Je ne la porte pas pour me promener incognito, sourit-il. Je viens de jouer deux pièces de Shakespeare à Atlanta, ma ville natale. Et je me prépare à interpréter MacBeth sur une scène de Los Angeles. Les héros shakespeariens doivent porter la barbe !»

Shakespeare est la passion de Lane Davies. Entre deux scènes de Santa Barbara, il se précipite dans sa loge pour apprendre les dialogues de Hamlet ou de La Mégère Apprivoisée. Il signera lui-même la mise en scène du MacBeth qu'il jouera en octobre. Célibataire, Lane Davies habite un petit appartement à Hollywood où il aime retrouver quelques amis. «Je ne suis pas mondain, je vais très peu aux fêtes. Le week-end, je me réfugie dans une maison de bois que j'ai achetée en pleine forêt. Je suis en train de la retaper. Le travail manuel me repose. J'adore aller couper du bois et pêcher.» Lane Davies a cependant un autre grand projet : s'installer quelques années en Europe, en France plus particulièrement. «J'aime la qualité de la vie dans votre pays. Et puis j'ai le caractère nomade. Si la télévision ou le cinéma français me font des propositions intéressantes, j'arrive tout de suite avec mes bagages.» «Moi aussi, je suis prête à venir vivre en France, s'écrie Judith McConnell. Pour les Français, Hollywood représente le rêve, la vie facile. En fait, quand on travaille, la vie y est beaucoup plus prosaïque. Los Angeles n'est pas ma ville favorite.»

Née à Pittsburgh, Judith McConnell est partie à New York après avoir fait de solides études et conquis le titre de Miss Pennsylvanie. C'est à New York qu'elle a fait la plus grande partie de sa carrière, au théâtre et à la télévision. «J'aime New York. C'est une ville qui ressemble à Paris, avec beaucoup d'animation, de gens dans les rues. On ne s'y ennuie jamais.» Judith a quitté New York quand les producteurs de Santa Barbara lui ont demandé de venir jouer, à Hollywood, le rôle de Sophia. «Mon contrat a été signé si vite que j'ai fait mes valises du jour au lendemain. Je suis arrivée à Los Angeles seule avec mes deux chats, j'ai pris une chambre dans un motel, loué une voiture et acheté une carte routière. Aussitôt je me suis rendue aux studios. Le rôle de Sophia me plaisait tant que j'ai oublié les petits problèmes matériels de mon installation. C'était tellement intéressant de me déguiser en homme, de devenir Dominic puis de me transformer en la journaliste Susan Carlyle. J'ai dessiné moi-même mes costumes». Judith adore raconter les longues heures de maquillage qui la métamorphosaient en de mystérieux personnages. «C'est ce que j'aime dans mon métier : inventer totalement de nouvelles personnalités.»

Tandis que son rôle prenait de plus en plus d'importance dans Santa Barbara, Judith quittait son motel et emmenait ses chats dans une belle maison blanche au toit de tuiles romaines. «Malheureusement, il a fallu que je la quitte assez rapidement : le propriétaire l'avait vendue.» En ce moment, Judith habite provisoirement un grand appartement. «Je veux acheter une maison avec une piscine. Je cherche depuis quelques mois la maison de mes rêves. Mais à Hollywood, le rêve n'est pas toujours immédiatement à portée de la main.» Judith va quitter Paris avec un pincement au coeur. «Je penserai beaucoup aux téléspectateurs français quand je tournerai de nouveaux épisodes de Santa Barbara.» Lane Davies, lui, promet à ses admirateurs de revenir bientôt. Un projet de film en Europe se concrétiserait-il ?

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