«Le courrier des acteurs est comptabilisé pour mesurer leur popularité !»

 Par Joan Mac Trevor, Ciné Télé Revue, 1987

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Aux Etats-Unis, John Allen Nelson a abandonné le personnage de Warren Lockridge qui a fait sa renommée dans Santa Barbara. Il a déjà tourné deux films : Hunk et Saigon Commandos. Et il compte bien trouver sa place au soleil du 7e Art. Ce grand gaillard souriant, sympathique en diable, habite un appartement moderne à Studio City, dans la San Fernando Valley, un faubourg de Los Angeles. Depuis deux ans, son coeur est occupé par le charme et la tendresse d'une amie suédoise, Aase Samuelsson. Ils partagent une passion commune : la cuisine ! John cuisine six jours par semaine et Aase le septième ! A leur table, on retrouve souvent deux vedettes de Santa Barbara : Todd McKee et Nicolas Coster.

Qui était John Allen Nelson avant Santa Barbara ?

Un gars du Texas. J'y suis né. Entre un et quatre ans, j'ai vécu en Allemagne où mon père était dans l'US Air Force. Excepté ce bref intermède, j'ai toujours vécu dans le Sud, en Géorgie. Trois ans de médecine avant de me rendre compte que je voulais être acteur. Ma petite amie du moment, une chanteuse-danseuse, y est pour beaucoup en fait. Puis, ce fut New York, où j'ai étudié pendant un an sous la direction de Joanne Woodward, Mme Paul Newman. C'est à New York que j'ai été engagé pour Santa Barbara en juin 1984.

Un contrat ferme pour plusieurs années ?

Un contrat de deux ans et demi. Mais cela n'a guère de sens pour l'acteur, qui doit en respecter les termes, alors que le producteur peut y mettre fin quand il le désire. En fait, ce contrat est une protection pour le producteur, puisque l'acteur ne peut se dédire.

Avez-vous des regrets d'avoir quitté Santa Barbara ?

Oui, des regrets d'ordre financier. C'est la seule et unique raison pour laquelle je serais resté un peu plus longtemps.

Est-ce que les spectateurs de Santa Barbara peuvent influencer le show par leurs réactions et leur courrier ?

Sans aucun doute ! Il est arrivé aux producteurs, à la demande de spectateurs furieux ou scandalisés, de redonner vie ou de tenter de redonner vie à un personnage qu'ils avaient "tué". Quant aux acteurs, le nombre de lettres qu'ils reçoivent est comptabilisé chaque semaine pour connaître l'état de leur popularité ou de leur impopularité.

Un acteur comme vous doit-il être orgueilleux et pétri de lui-même pour réussir ?

Pas nécessairement orgueilleux, mais sûr de lui et de son importance. S'il ne l'est pas, il ne réussira jamais. En tant qu'acteur, il faut toujours se convaincre que l'on est spécial et que l'on a quelque chose de spécial à offrir. C'est d'ailleurs ce particularisme, qui vous distingue du commun, que les gens recherchent en vous.

Conservez-vous de bons contacts avec vos anciens partenaires de Santa Barbara ?

Mon meilleur ami est Todd McKee. Nous faisons tout ensemble. La semaine dernière, il a organisé chez lui une soirée-surprise à l'occasion de mon anniversaire, où il avait invité 75 personnes de Santa Barbara. Je l'aime vraiment beaucoup. Nicolas Coster aussi. Au long des épisodes, une véritable relation père-fils s'est développée entre nous, sur et hors plateau. C'est lui qui m'a appris la plongée sous-marine. Nous nous voyons très souvent. Et puis Louise Sorel. Elle est à New York maintenant. Si loin. Elle m'a brisé le coeur.

Qu'est-ce qui vous séduit chez une femme ?

Les yeux. Pas seulement leur beauté, mais leur profondeur. Dans certains yeux, j'ai découvert l'âme de leur propriétaire. Un regard : c'est terriblement indiscret...

Quels sont vos hobbies ?

J'aime pêcher. C'est un sport qui incline à la méditation, à la paix, au silence. Je lis beaucoup... et je tricote ! Des pulls et des écharpes. Il y a beaucoup de temps morts sur un plateau de tournage. Il est plus facile de tricoter que de lire en attendant son tour. C'est une occupation qui demande moins de concentration. Et puis, j'aime nager, faire de la plongée sous-marine avec Nick (Nicolas Coster).