Cruz cerné par les flammes

 Par Rick Taylor, Télé Poche, 1992

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«J'ai eu peur. J'ai déjà tourné des scènes dangereuses dans Santa Barbara, mais jamais aussi éprouvantes que celle-ci. La chaleur était parfois insoutenable. Ma peau me brûlait, j'étais aveuglé par les flammes. J'ai été à la limite de ce qu'un acteur peut endurer.» Le drame se produit dans un centre d'éducation pour enfants maltraités. En allant fumer une cigarette en cachette au sous-sol, l'un des garçons, dont Cruz s'occupe dans la série, jette une allumette dans une corbeille à papiers et déclenche un terrible incendie. Cruz et Mason se lancent au milieu des flammes pour sauver les pensionnaires.

Des semaines de préparation minutieuse furent nécessaires pour réaliser l'épisode qui a tenu en émoi les fans américains de Santa Barbara. «Une chose est sûre, je n'ai pas eu à feindre l'horreur ou l'angoisse ! Les décors étaient fabriqués en matière ignifugée, mais recouverts d'une fine pellicule de résine extrêmement inflammable.»

Pour assurer la sécurité des acteurs, les plus grandes précautions avaient été prises. «Tout était bien orchestré et contrôlé. La scène où je m'échappe avec un enfant dans les bras, par exemple, a nécessité deux prises. Je commence avec l'enfant et je finis, cerné par les flammes, avec un mannequin. A cet instant, le plateau était entouré par toute une équipe de sécurité armée d'extincteurs, prête à intervenir au moindre problème. De quoi rassurer. Mais, seul dans le brasier, c'était horrible.»

Pour ajouter au suspens, Cruz, en s'avançant davantage dans le feu, est victime d'un terrible accident. Une poutre s'effondre sur lui. Les jambes immobilisées, il ne peut se dégager. Mason viendra le secourir à temps, mais Cruz a les deux membres brisés. «Pour cette scène, les producteurs n'ont pas voulu prendre de risques.  J'ai été doublé.  Les maquilleurs sont venus me barbouiller de poudre noire, imitant la suie. Puis, on m'a couché sous une poutre en contre-plaqué. Mais elle était tellement légère que je n'arrivais pas à la garder sur mes jambes. Quelqu'un a eu alors l'idée formidable de la lester avec des sacs de sable.»

A Martinez, débarbouillé, détendu, plaisante maintenant avec Gordon Thomson. L'atmosphère intense de la journée a laissé place aux rires d'une équipe exténuée mais soulagée. «Même si l'on sait que toutes les mesures de sécurité ont été prises, il y a toujours cette fraction de seconde où tout peut basculer. Ma femme vient d'ailleurs de m'appeler, elle n'a pas été tranquille de toute la journée. Elle a imaginé le pire. Tout ce que je souhaite à présent, c'est que les scénaristes ne nous concoctent pas de sitôt un autre épisode de ce genre. Les émotions fortes, ce n'est pas très bon pour la santé !»

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