Le voyage de Santa Barbara dans la "Capwell Zone" | |||||
Par Susan Morse, Soap Opera Digest, 1989 |
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Au cours des cinq dernières années, Santa Barbara a obtenu la réputation de faire les choses un peu différemment - ce qui s'est vérifié le jour où un épisode entier a été consacré à la visite de Greg Hughes dans la "Capwell Zone". Il y a plusieurs années, C.C. Capwell partagea une nuit d'amour avec Megan Richardson. Neuf mois plus tard, elle donna naissance à un garçon et l'appela Greg. Elle l'éleva seule, lui racontant que son père avait été tué pendant la guerre. Au cours de ces années, Megan devint un écrivain à succès. Quand elle a débarqué à Santa Barbara, ce fut pour écrire un roman sur l'homme d'affaires le plus puissant de la ville, C.C. Capwell. Certaine qu'il ne se rappellerait pas leur liaison passée, Megan saisit cette occasion pour mieux connaître l'homme qui lui avait donné son fils. Elle ne pensa pas qu'elle tomberait amoureuse de C.C., mais c'est ce qui arriva. Cette fois, cependant, C.C. lui envoya ses sentiments en retour. Quand Greg vint en visite, C.C. l'apprécia instantanément - particulièrement après avoir appris qu'il était le père de Greg. C.C. fut sûr que le reste de sa famille accueillerait Greg à bras ouverts. Au lieu de cela, Mason, Eden, Kelly et Ted réagirent négativement à la nouvelle. Se sentant comme banni, Greg alla s'asseoir seul sur la plage et considéra d'en finir. Il fut approché par Mason, qui essaya de lui expliquer le fonctionnement des Capwell. Ses émotions l'emportant, Greg saisit une planche de surf et fuit vers l'océan. Greg fut rejeté hors de l'eau; sans connaissance. Dans cet état, il rêva que Julia et Mason étaient des extraterrestres. "Gregor, nous sommes des Santa Barbs de la planète Montecito. Nous sommes un peuple pacifique et serviable, dont la mission est d'apporter de la beauté, de la bonté, des pratiques sexuelles peu conventionnelles, des amnésies occasionnelles, des improbabilités générales et, par-dessus tout, une certaine politesse à votre morne planète," dirent les étrangers à un Greg muet de stupeur en guise d'introduction. Ils l'emportèrent vers une nouvelle dimension, la "Capwell Zone", où il observa des membres de la famille discuter le pour et le contre d'être un Capwell. Quand Greg demanda à voir le futur, il fut témoin de son propre enterrement. Il entendit C.C. parler de comment Greg avait passé sa vie entière en rébellion, n'acceptant jamais les Capwell. Choqué, Greg demanda à Mason et Julia une autre chance. Quelques minutes plus tard, Greg se réveilla, heureux d'être en vie. L'épisode a été écrit par Patrick Mulcahey, qui explique exactement de quoi il retournait : «En fait, l'idée originale est venue de Chuck Pratt, notre scénariste en chef, mais j'en ai rajouté une couche. Il y a ces éléments dans n'importe quelle histoire où - comme dans des comédies musicales, par exemple - les gens se mettent à chanter. Ici nous avions une situation où un type (Greg) découvre qu'il n'est pas celui qu'il pensait être. Il pensait au suicide et j'ai estimé que le déroulement de l'épisode devait le montrer aller jusqu'au bout des choses, c'est-à-dire : Veut-il le faire ? Quelles sont ses options ? Et découvrir alors qu'il n'y en a pas. Le résultat de l'épisode était son choix de vivre. Vous savez, à n'importe quelle période sombre de votre vie, la seule chose qui vous permet de peut-être passer outre, est la curiosité; une question de "Qu'est-ce qui m'attend ?" Greg a décidé qu'il voulait être là pour le découvrir. Nous aurions pu traiter cela dans la vieille tradition du soap-opera, avec beaucoup de grincements de dents et de déchirements. Au lieu de cela, nous avons pris un itinéraire différent, qui est typique de Santa Barbara.» «Nous avons créé ce monde de science-fiction. J'ai travaillé avec Michael Gliona, le réalisateur, sur différents effets. J'ai dû décider "Comment les extraterrestres parlent-ils ?" Heureusement, (les extraterrestres) étaient joués par Lane Davies et Nancy Grahn, qui ont tous les deux une grande facilité pour la langue anglaise. Vous pouvez leur donner n'importe quoi et il n'y a jamais de problème. Mais je suis vraiment devenu fou avec l'écriture des dialogues de cet épisode... Le résultat s'est avéré être comme si Star Trek rencontrait Our Town. Je pensais que je rencontrerais de la résistance mais non seulement (les producteurs) l'ont aimé, mais ils ont dit "Pourquoi ne l'avons-nous pas fait plus tôt ?" Grâce à Michael, les quarante dernières minutes de l'épisode n'ont ressemblé à rien de ce que j'avais déjà vu à la télévision. Cela possédait une telle tristesse mais, en même temps, de la beauté. L'épisode a fondamentalement fait effectuer à ces personnes un voyage dans le temps dans une sorte de mode comique, qui est devenue plus sombre et plus profonde et plus sereine - comme l'est devenue la série visuellement. La fin était abasourdissante. Greg a vu son avenir et il était douloureux; il continuerait à être mécontent et seul, mais il a décidé que cela lui allait.» «Je suis vraiment heureux de travailler pour une série qui me laissera faire ce que je veux,» confie Mulcahey. «Apparemment, tous les téléspectateurs n'ont pas été fous de cet épisode comme nous l'étions; certains veulent voir plus de Cruz et Eden. Mais alors nous sommes critiqués pour mettre Cruz et Eden en avant et au centre trop souvent... (Santa Barbara) m'a donné la liberté d'aller de pair avec mes instincts et c'est donc une place très enrichissante pour un scénariste. Les acteurs ont du respect pour ce que vous faites, et ils peuvent tirer profit des choses les plus folles que vous voulez expérimenter.» |
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Nancy Lee Grahn et le maquilleur Carlos Yeaggy |