Par amour pour un bel italien, elle a fui Santa Barbara !

 Par Joan Mac Trevor, Ciné Télé Revue, 1987

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Ava Lazar, la belle et énigmatique Santana de Santa Barbara, habite chez Stella... Stella, c'est sa chatte. Une magnifique représentante des gouttières de Los Angeles qui occupe l'appartement de style normand de sa maîtresse ! Stella est la compagne la plus importante de l'actrice d'origine hongroise, qui a été remplacée dans le feuilleton par Margaret Michaels. Bien que née en Hongrie, Ava Lazar a grandi aux Etats-Unis. Mais elle fait partie des deux mondes, voyageant régulièrement en Europe pour rendre visite à sa famille, principalement sa petite soeur de sept ans. Elle parle couramment l'anglais, le français et l'allemand. Outre Santa Barbara, elle a participé à différents épisodes de séries à succès : Riptide, Agence Tous Risques, Simon et Simon, L'homme Qui Tombe à Pic. Sans compter l'épisode numéro un d'une série à venir qui promet d'être sa nouvelle réussite : La Belle et la Bête. Ava Lazar, brune dans Santa Barbara, a répondu aux questions de Joan Mac Trevor en blonde. Sa nouvelle teinte de cheveux.

- Pourquoi avez-vous quitté Santa Barbara en plein succès ?
- La pression était trop forte. Les horaires trop contraignants et mon rôle trop caricatural. Travailler pour Santa Barbara, c'est se condamner à ne rien faire d'autre. Un jour ou l'autre, il faut avoir le courage de se dire : assez !

Ce que ne dit pas cette dynamique jeune femme au nom biblique et aux origines hongroises, c'est qu'à l'époque elle était tombée amoureuse d'un bel Italien qu'elle avait tenu à suivre en Europe. «C'est vrai, j'étais fiancée à un Italien et j'avais envie de renouer avec mes racines européennes, mais je me suis convaincue que ma carrière était essentielle et je suis rentrée aux Etats-Unis. J'adore l'Europe, et c'est mon regret de ne pas y être plus souvent. On y apprécie la culture, la tradition. Le raffinement y est plus grand, et le rythme de vie différent.» Ava Lazar ne cache pas sa surprise de voir Santa Barbara diffusée sur les petits écrans européens. Elle est convaincue que le succès de la série tient moins aux personnages qu'à ce qu'ils représentent : le rêve californien des Européens et un mode de vie séduisant et "glamoureux" différent du leur. En outre, elle est persuadée que si Santa Barbara a débarqué en France, ce n'est pas le fait du hasard. «Quand j'étais à Paris, j'ai appris que la multiplicité des chaînes en France créait une demande pour des produits toujours plus nouveaux et toujours plus nombreux afin de combler les vides des grilles», commente-t-elle perfide.

Aujourd'hui, Ava Lazar a provisoirement mis en veilleuse sa quête du grand amour et totalement fait une croix sur les soaps tels que Santa Barbara. Elle travaille et se repose, alternant avec bonheur ces deux occupations aussi indispensables. «Quand je ne travaille pas, j'aime lire, nager, aller au concert ou suivre une pièce de théâtre. Un bon acteur doit pouvoir consacrer autant de temps à ces activités qu'à lire des scripts et à jouer. L'accumulation de travail et l'abondance des scripts peuvent créer une routine où la qualité de l'interprétation n'a plus sa place.»

Malgré sa beauté et sa jeunesse, Ava Lazar ne craint pas le temps qui passe. Que du contraire ! Elle est persuadée qu'avec les années lui viendront de plus grands rôles et toujours de nouveaux défis à relever. «Si seulement on pouvait me donner des rôles un peu plus profonds, des personnages un peu plus étoffés», corrige-t-elle. «Moi qui déteste jouer les femmes fatales, on me confine généralement dans ce genre de personnages.» En vérité, le souhait d'Ava Lazar, à long terme, c'est moins la popularité que la longévité. L'une est souvent éphémère, alors que l'autre permet l'échelonnement d'une carrière et sa réussite par degrés. Durer dans la mémoire du public, n'est-ce pas ce dont rêve en fait tout comédien qui se respecte ?