L'arrêt de Santa Barbara faillit lui être fatal | |||||
Par A. M., Télé Star, 1997 |
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La constance n'est pas toujours, à Hollywood, la plus respectable des qualités. A Martinez en a fait récemment la douloureuse expérience. Et il s'en est fallu d'un rien, semble-t-il, pour que cette découverte ne le renvoie définitivement par le fond. Abonné au succès pendant plus de 20 ans, appelé aux premiers rangs de la classe à l'époque de Santa Barbara, il se croyait volontiers exempté pour toujours de ces longues traversées du désert qui menacent souvent les acteurs de série. A l'évidence, il se trompait.
En 1992, la fin de Santa Barbara signe l'arrêt de mort de son personnage, le ténébreux Cruz Castillo, connu des téléspectateurs pour avoir longtemps accompagné la route de Marcy Walker, alias Eden Capwell. «Je n'étais pas du tout préparé à me retrouver du jour au lendemain sans travail», explique-t-il aujourd'hui. «Sans le savoir, j'étais devenu un accro du boulot. Et je n'imaginais sûrement pas que l'arrêt de la série puisse autant me coûter.»
Privé trop brutalement de ses habits de scènes, l'acteur se sent nu et désarmé. Il hérite d'un rôle dans La Loi de Los Angeles, mais le feuilleton disparaît à son tour, lui aussi, des programmes. Une deuxième impasse dont il conserve un souvenir amer. «Mon agent m'a fait comprendre que plus personne ne voulait de moi», raconte-t-il. «Je n'avais rien fait de mal. Je n'avais pas d'ennemis. Simplement, je n'étais plus dans l'air du temps.»
La présence de son épouse et de ses enfants vont l'écarter plusieurs fois de la dépression. Puis la chance va, enfin, lui faire signe du doigt. A Martinez est choisi pour un rôle dans Grand Avenue, un téléfilm destiné à une chaîne câblée. Le projet n'a rien de réellement décisif et d'inoubliable, sinon l'identité de son producteur Robert Redford. «Les mêmes personnes qui ne voulaient plus de moi un jour plus tôt se sont mises à me serrer la main», explique A Martinez. «Avoir un mon nom associé à celui de Redford m'a suffit à retrouver du crédit et une valeur marchande.»
Conséquence : un ciel à nouveau dégagé, un agent redevenu aimable et, plus important, un solide retour en affaires. En février dernier, A Martinez a poussé avec envie la porte des studios de la chaîne NBC. Il a hérité d'un rôle régulier dans Profiler, une série fantastique pour laquelle il avait déjà été appelé par deux fois, l'année précédente. Son personnage, un expert en explosifs nommé Nick Cooper, semble plus naturellement doué pour l'action que pour la passion et le romantisme. Mais peu lui importe. «Je me sens renaître» avoue A Martinez. Un retour à la vie dont il n'aurait jamais pensé avoir tant besoin.