Tout
cela et un cerveau, aussi ! |
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Par Lisa Hallett, Soap Opera Digest, 1990 |
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Ne vous attendez pas à trouver Nancy Grahn gambadant avec une chevelure gonflée et des pantalons colorés dans la prochaine mini-série de Jackie Collins. Pas qu'elle n'ait pas les attributs physiques, attention. C'est juste que la représentation des femmes à la télévision et dans les films est un sujet avec lequel l'actrice de Santa Barbara est passionnée - en fait l'un des nombreux sujets. Et, comme vous pouvez le deviner, Grahn préfère entrer dans la peau de personnages qui ont de la matière grise florissante entre les oreilles. «Les femmes qui utilisent leur sexualité comme un moyen d'obtenir ce qu'elles veulent ne m'intéressent pas, à moins qu'il y ait un revers et qu'on voit que ce n'est vraiment pas une chose intelligente à faire», déclare-t-elle, débitant à toute vitesse une liste de types de personnages qu'elle abhorre. «Les femmes ne sont pas futées. Les femmes qui sont indécises. Les femmes qui ne sont pas tridimensionnelles et qui sont creuses et insipides... ce qui est le cas de beaucoup d'entre elles. Je préfère largement faire cela.»
Elle se réfère à sa présence depuis les cinq dernières années dans Santa Barbara sur NBC dans le rôle de l'avocate Julia Wainwright Capwell, un rôle pour lequel Grahn a été récompensée d'un Daytime Emmy en 1989 de la meilleure actrice dans un rôle secondaire. Sur la route vers Santa Barbara, Nancy a passé quatre ans à New York, où elle a intégré la Neighborhood Playhouse, interprété la méchante Beverly Wilkes pendant presqu'un an dans On Ne Vit Qu'une Fois et a joué dans des productions théâtrales régionales. A Los Angeles, elle a fait pratiquement «toutes les séries du top 10 du moment» (entre autres Magnum, K2000, Arabesque) avant de signer avec Santa Barbara. Grahn a récemment re-signé avec la série, expliquant une décision de «travail» et sa proximité avec le personnage comme motifs pour continuer. «Il ne faut pas y voir une sorte de problème psychologique quel qu'il soit, mais Julia est devenue une amie pour moi», rit-elle. «J'apprécie vraiment ce personnage, et j'aime la manière dont je l'interprète. J'apprends des choses sur moi-même en la jouant, et je pense que la manière dont je l'interprète est bénéfique pour d'autres.»
Grahn remue les sourcils tout en jonglant entre une boisson aux canneberges et une tasse de soupe de poulet dans sa loge des locaux de Burbank. Ce n'est pas encore l'heure de l'habillage, donc une Nancy sans maquillage est habillée nonchalamment d'un jean, de baskets et d'un gilet tricoté à la main. Dans la conversation, l'actrice commence à décrire un sentiment ou une idée, et s'interrompt souvent pour chercher des mots plus appropriés. En faisant cela, elle révèle un désir de s'exprimer de manière efficace, un trait peut-être acquis à travers la thérapie et de son propre aveu surtout de l'introspection.
«Julia», continue-t-elle, «est un très bon modèle. Il y a très peu de rôles de femmes à la télé qui sont de bons modèles. Je pense que la perception des femmes de nos jours est une des choses les plus importantes, parce que nous avons besoin de basculer vers une position matriarcale. Je pense que le côté féminin a besoin de davantage apparaître dans le monde, en terme de nourrir la planète, en terme d'être plus bienveillant envers les gens. Nous connaissons des difficultés et nous avons besoin de prendre soin les uns des autres. C'est un truc très féminin, et c'est pour cela qu'on l'appelle Mère Nature.»
Il est évident que cette femme sûre d'elle possède un vif intérêt pour ce qui se passe au Studio 11. Grahn n'hésite pas à offrir aux scénaristes et producteurs son apport dans les intrigues spécifiques impliquant Julia. «Ils ont un épisode d'une heure chaque jour et vingt-cinq personnages, donc il n'est pas raisonnable de penser qu'ils peuvent approfondir mon personnage aussi bien que moi. Je lui donne beaucoup de mes pensées - c'est important pour moi. J'ai aussi des fans très intelligents. Les personnes qui regardent la série m'apprécient, me soutiennent, et sont des personnes très subtiles, particulièrement des femmes subtiles dont je reçois des lettres très intelligentes, et vous ne pouvez pas les abuser parce qu'elles ne marchent pas. (Les scénaristes et producteurs de Santa Barbara) voient clairement que si je ne marche pas, (les téléspectateurs) ne le feront pas non plus.»
En ce jour particulier, Grahn a ses pensées occupées avec la récente intrigue concernant l'alcoolisme de Mason - celle-ci la touche de près de manière troublante. Le père de Grahn était alcoolique pendant la jeunesse et la vie de jeune adulte de Grahn, et ces années ont eu un effet profond sur Nancy, sa mère et ses deux soeurs. Le propre combat de son père avec la bouteille «me rend beaucoup plus consciente du récit de cette intrigue (dans Santa Barbara). Cela m'importe beaucoup qu'ils le fassent bien et qu'ils montrent le point de vue de Julia. Cela a été mon argument tout du long - l'alcoolisme est un élément qu'il faut traiter, et je pense que c'est une évidence. Il n'y a pas d'assurance pour la rééducation des membres de la famille, et ils sont tout aussi malades que l'alcoolique. Et ils n'ont pas à avaler la boisson ou à prendre des médicaments, donc il n'y a pas d'échappatoire pour eux.»
La mère de Nancy a fini par affronter son père et l'a convaincu d'intégrer une unité de soin (qui s'est trouvée être de l'autre côté de la rue de la maison des Grahn à Skokie, dans l'Illinois). Au début de la vingtaine et vivant à Los Angeles à l'époque, Nancy est retournée dans l'Illinois pour aider son père pendant cette période difficile. Avec le soutien solide de son épouse et ses trois filles, Bob Grahn s'est retrouvé coincé pendant les trois semaines du programme. «Une fois qu'il est allé mieux, j'ai soudainement réalisé qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas avec moi», révèle Nancy. «Pourquoi suis-je comme cela ? Pourquoi suis-je dans des relations qui sont nuisibles ? Pourquoi est-ce que je crée toujours le chaos ? J'ai pensé : "Mon Dieu, je suis quelqu'un de terrible. Il y a vraiment quelque chose qui ne va pas avec moi." Et immédiatement je me suis lancée dans un programme thérapeutique pour les enfants d'alcooliques.»
Nancy se réclame une capacité à repérer les descendants d'alcooliques en quelques minutes après avoir discuté avec eux. «Je généralise, mais il est très commun que vous tendiez à avoir des relations avec des gens qui ont des personnalités d'alcooliques ou qui sont alcooliques, parce que c'est une affaire jamais résolue. Ou vous allez après quelqu'un qui ne peut pas vous donner ce que vous voulez. C'est vrai pour les personnes qui ont des pères qui étaient absents ou ont quitté leur famille. Il y aurait un homme dans ma vie qui me dirait des choses comme cela, dans mon esprit, je me dirais : "Eh bien, c'est franchement assez déplacé." Mais je l'arrêterais simplement, puis reprendrais le dialogue à mon compte et dirais : "Il n'a pas dit cela. Ce qu'il voulait vraiment dire était ceci. Il ne voulait pas boire. Il ne peut pas s'en empêcher, donc j'en prends la responsabilité." C'est vraiment très complexe.» Bob Grahn est sobre depuis neuf ans à présent, et il est même retourné à l'école pour devenir conseiller. «Il est clairement l'homme le plus important de ma vie», dit Grahn de son père, ajoutant : «Je ne peux pas imaginer comment quelqu'un pourrait un jour être plus important qu'il l'est.»
Julia Capwell pourrait dire la même chose de Mason. C'est avec une certaine tristesse que Grahn répète quelques scènes cruciales dans les quelques ultimes journées de travail avec son ami Terry Lester. «Je suis très en phase avec (Terry) à ce stade, et je l'aime. J'aimerais qu'il reste. Et j'aimerais qu'ils ne le remplacent pas, pour que peut-être une romance (pour Julia) puisse recommencer du tout début. Elle a besoin de quelqu'un haut en couleurs... quelqu'un plein d'esprit, intelligent, tragique et professionnel, parce qu'elle est tout cela. Si vous lui donnez quelqu'un de moins que cela, l'alchimie n'est pas intéressante.»
Heureusement, les ingrédients qui donnent du sel à un couple de fiction vont se retrouver dans le nouveau duo de Grahn avec le remplaçant de Lester, Gordon Thomson (ex-Adam Carrington, Dynastie). Au sujet de son nouveau partenaire, Grahn dit : «J'entends dire que c'est un homme délicieux, un grand travailleur et intelligent. J'espère que tout se passera très bien. Le changement est toujours difficile, mais c'est un moment dans la vie, et j'espère que tout le monde nous supportera le temps que nous trouvions nos marques ensemble.»
Il y a une certaine ouverture d'esprit qui existe à la fois chez Julia et Nancy. Toutes deux sont impliquées dans diverses causes - Nancy, bien entendu, parle de l'alcoolisme et a aidé à former l'organisation pro-avortement appelée Daytime for Choice. Et alors que l'actrice a été impliquée dans quelques relations sérieuses, son goût pour la discrimination l'a retenue de se mettre en ménage avec «juste n'importe qui».
Les similitudes ne s'arrêtent pas là. Nancy pense qu'elle serait le genre de mère qu'est Julia - attentionnée et dévouée. «J'ai le désir d'avoir un enfant, comme l'a eu Julia. Et, de la façon dont vont les choses», rit-elle, «je pourrais finir par l'avoir de la même manière.» (Dans Santa Barbara, Julia a conclu un marché avec Mason pour engendrer un enfant avant même qu'ils deviennent un couple.)
«Je ne dis pas que ce serait la situation idéale», continue-t-elle. «J'ai vraiment l'envie de détourner l'attention de moi-même pour prendre ce que j'ai appris et essayer d'aider quelqu'un d'autre. J'aimerais également donner à quelqu'un une chance d'amour dans ce monde, mais j'ai quelques inquiétudes sur comment est le monde aujourd'hui. Mais je regarde de manière positive vers l'avenir, et je pense que tout marchera bien pour moi. Cela a été le cas jusque-là, donc je n'ai pas de raison de penser que ça ne le sera pas.»
Et quel type d'homme pourrait correspondre à ses qualifications ? «Quelqu'un
de solide et qui a de l'assurance. Le sens de l'humour est incroyablement
important, et, en fait, quelqu'un qui a simplement une certaine sagesse. J'en ai
discuté avec une amie, et j'ai dit : "Cela va être difficile pour moi de
trouver le bon - quelqu'un avec qui je voudrais me marier et être le père de
mon enfant." Je pense que c'est pourquoi je n'étais pas prête jusqu'à
maintenant. Je veux être mère plus que tout, mais parce que j'ai connu un
amour si pur et inconditionnel (de sa famille), mes attentes sont élevées. Une
fois que vous avez cela, tout ce qui est moindre est certainement quelque chose
que vous pouvez comprendre, mais pas avec lequel vous voulez vivre. C'est intéressant»,
ajoute-t-elle pensivement. Et Nancy Grahn s'engouffre dans une autre voie de découverte
d'elle-même.