Sur le plateau de Santa Barbara | |||||
Par Stella Bednarz, Soap Opera Digest, 1989 |
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Fou,
bizarre, délirant. Santa Barbara a gagné ces adjectifs au cours des cinq dernières
années avec ses intrigues et ses développements peu communs. Mais quand vous
entrez dans le bureau de la production, tout semble... normal. Bien que la
distribution et l'équipe technique aient probablement leurs moments de folie,
l'organisation de Santa Barbara ressemble à celle de n'importe quel daytime
soap-opera : il y a beaucoup de travail à faire - dès maintenant. Santa
Barbara est tourné dans un studio de Burbank qui fait partie d'un grand
complexe de NBC. Sur un étage supérieur, il y a les bureaux de production et
les loges. A côté et à l'étage inférieur se trouvent le son ainsi que la
technique et les départements coiffure et maquillage. Il y a beaucoup de
va-et-vient dans les couloirs parce que chacun a son propre emploi du temps. La
première chose que vous remarquez sur le plateau de Santa Barbara est combien
il fait frais. Pas au niveau de l'attitude des personnes, mais de la température
- il fait froid. Ainsi, pour des raisons de confort et de chaleur, beaucoup de
membres de la distribution portent des vêtements épais. «C'est un endroit
pour les fous. Ils se regroupent ici,» commente A Martinez (Cruz) avec une
grimace alors qu'il examine l'environnement agité. Lui et Marcy Walker (Eden)
répètent dans le décor d'une chambre d'hôpital. Bien que son personnage
ait juste accouché, Marcy est très enceinte dans la vie réelle (Elle a depuis
donné naissance à un fils, Taylor.). Heureusement pour Marcy, toutes ses scènes
ont lieu au lit, ce qui n'est ainsi pas trop contraignant. A la différence
d'Eden, Marcy préfère porter un pantalon droit noir, un sweat-shirt bleu et
une veste en jean; sa crinière de cheveux blonds est retenue par une simple
pince. Un pantalon rouge, un sweat-shirt blanc, des espadrilles, un chapeau - et
des boucles d'oreilles en or. Alors qu'ils se dépêchent de rejoindre le
plateau, on entend quelques blagues et des échanges complices qui se voient à
l'écran. Après cela, Marcy s'attarde dans le lit et prend des notes sur un
bloc-notes jaune. Un
saut à la pouponnière, où Cruz rend visite à sa fille nouvellement née.
Puisque les vrais bébés sont seulement employés pendant le tournage, une poupée
remplace Adriana. Ces jouets deviennent souvent l'objet de blagues pendant les répétitions;
Godzilla est connu pour faire son apparition dans diverses endroits de Santa
Barbara. Toujours est-il qu'A exécute la scène avec la poupée et essaye de
ne pas rire. Plus
loin sur la plage (qui est en réalité à côté de la chambre d'hôpital
d'Eden), c'est l'heure pour Lane Davies (Mason) et Nancy Grahn (Julia) de
répéter avec une autre poupée - un substitut pour leur fille, Samantha, qui
est censée se balancer d'avant en arrière dans sa balançoire. Lane arrive
en mâchant une pomme et en lisant son scénario. Dans un pantalon de survêtement
noir et des Reeboks rouges et blanches, son apparence est tout à fait différente
de celle de Mason. Après qu'elle ait saisi la poupée par les cheveux, Nancy la
tire d'un coup sec de la balançoire, et elle tombe aussitôt par terre. Elle
remet la poupée à Lane, qui la case sous son bras. Quand la poupée tombe sur
le sable - face la première - Lane la laisse allongée là et récite alors son
texte, sorte d'ode à une poupée. L'équipe apprécie l'action et éclate
de rire. Nancy
se déplace à la maison de la plage de son personnage pour quelque chose de
rarement vu dans les soaps - faire le ménage. Son personnage, Julia, est aidée
et encouragée par sa soeur bien intentionnée, Augusta, jouée par Louise
Sorel. Puisque c'est censé être une scène humoristique, les enchaînements
sont soigneusement réalisés, et les pauses appropriées entre les répliques
sont fixées. Alors que le ménage commence et que les actrices se lancent, un
cameraman hurle : «Nettoyage !» Louise proteste : «C'est pour
Nancy.» Quand c'est le moment pour Julia de laver une de ses fenêtres, un
carreau spécial en plexiglas monté sur une armature en bois est transporté
sur la scène. Pendant la répétition et l'enregistrement, un technicien la
tient à la verticale avec précaution. Les cameramen tournent directement à
travers le verre, ainsi quand Julia pulvérise sur la fenêtre, les téléspectateurs
ont l'impression d'être aussi pulvérisés. L'attention
se tourne vers l'appartement du Dr. Zack (Leigh McCloskey). Il est le
violeur/meurtrier/psychopathe de la ville. En ce moment, le lieutenant Boswell
(Russell Curry) devient enfin suspicieux envers le pas-si-bon docteur. Le
mouvement des caméras ne se déroule pas bien. «Ce n'est jamais comme
pendant les répétitions» soupire le réalisateur Robert Schiller. Il replace
personnellement ses acteurs et ajuste le mouvement des caméras pour que cela se
passe sans à-coups. Quand Zack essaye d'ouvrir le tiroir de son bureau, la
poignée tombe. Leigh remarque : «Habituellement, on attend que ça tourne
pour que cela arrive.» A
la clinique, Signy Coleman (Celeste), Jane Rogers (Heather) et Frank Runyeon (le
Père Michael) se réunissent pour leur scène, mais une personne manque. Où
est Vincent Irizarry (Scott) ? «Il est probablement endormi dans sa loge,»
crie quelqu'un. En attendant, une voix de la cabine de commande (dont le son
semble venir du ciel) entonne : «Vous vous demandez sûrement pourquoi je
vous ai fait venir ici aujourd'hui.» Soudain, Vincent apparaît. «Es-tu
assez réveillé pour tourner ?» plaisante quelqu'un. Il l'est. Il
est l'heure de déjeuner. En sortant, je passe devant le décor de l'église.
Sur l'autel, un livre a été laissé ouvert. Incapable de résister, je pars
furtivement jeter un coup d'oeil et découvre qu'il s'agit du vrai McCoy - un
livre de messe officiel. La première moitié de l'après-midi est réservée à
la répétition générale. A ce moment-là, les acteurs sont habillés, maquillés
et coiffés. Ils travaillent toujours avec les poupées à cet instant, donc les
blagues continuent. Un câlin avec sa "fille" et des scenarii cachés
sous sa couverture dans le berceau. Sur
la plage, Lane s'exclame : «Le bébé n'est pas dans cette scène»,
et balance sa poupée sur les rochers, où elle reste allongée. Nancy rentre
dans l'action, elle aussi. Quand Lane s'assied pour avoir une conversation avec
la poupée, Nancy part furtivement dans les hauteurs derrière eux deux en
brandissant une grande branche d'arbre et menace de les assommer. Santa Barbara
est connu pour faire dans le bizarre, mais ceci n'est pas dans le scénario.
Bien que chacun soit sérieux dans son travail, une atmosphère allègre règne.
Entre les scènes, des figurants confient qu'ils ont vraiment plaisir à
travailler sur Santa Barbara, ajoutant que ce n'est pas aussi sympathique sur
d'autres plateaux. A
15h15 c'est la pause d'une demi-heure. Les acteurs reçoivent les suggestions
finales, ou les "remarques" du réalisateur. Des plateaux des fruits
et légumes frais sont apportés sur le plateau pour que la distribution et les
techniciens grignotent. Plus tard, arrive un gâteau pour les adeptes du
sans-calorie. A
et Marcy sont les premiers quand le tournage commence. Il y a un flot
d'excitation parce que les nouveaux-nés jumelles, Katherine et Jaclyn Kostakes,
sont présentes pour incarner la fille de Cruz et Eden, Adriana. Puisque Marcy
donnera bientôt naissance à son premier enfant, elle est véritablement émue
quand un bébé est placé entre ses bras. Tendre et protectrice, Marcy fait des
oohs, des aahs et des coucous avec joie à sa petite protégée. Entre les
prises, l'enfant est retirée des lumières ou abritée. Père dans la vie réelle,
A est un vieux professionnel quand il s'agit de manipuler des bébés et valse
en expert dans la salle d'hôpital dans une danse improvisée. Todd McKee (Ted) s'amuse à manipuler une caméra vidéo. Oncle Ted va surgir dans la chambre d'Eden afin de tourner quelques moments légers. Quelques scènes plus tard, il filme depuis la fenêtre de la pouponnière et capture inconsciemment un pied sur la pellicule - un indice pour identifier Zack en tant que coupable. Les jumeaux sont transportés dans et hors du plateau, selon qui est réveillé, qui est de bonne humeur, et qui est affamé. Le réalisateur Robert Schiller essaye de continuer à faire avancer l'action - les bébés peuvent seulement travailler une certaine quantité d'heures par jour. Déjà, les bébés empêchent le respect du planning de tournage. Les acteurs non concernés par le clan des bébés campent dans leurs loges et attendent et attendent que la fin de l'après-midi devienne le début de soirée. |