«J'étais la star de Santa Barbara. J'ai tout quitté le jour où j'ai rencontré Dieu.»

 Par Céline Chaudeau, Closer, 2008

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Elle commence par un long soupir. Marcy Walker a l'habitude qu'on lui rappelle son passé télévisuel. Mais elle a de l'humour, aussi. «Eden Capwell est toujours bien vivante en Ukraine et en Roumanie, plaisante-t-elle. Santa Barbara est encore diffusé là-bas.» Elle évitera cependant de se rendre à Kiev ou à Bucarest dans les prochains mois. Sans trop de difficultés. «Je suis attendue au boulot tous les jours, à 10 heures tapantes...» Pas une caméra à l'horizon, pourtant. A 45 ans, Marcy Walker prêche auprès d'enfants dans une église communautaire de Lake Forest Community, en Caroline du Nord. «On a plusieurs vies. Ma nouvelle carrière est plus spirituelle. Et plus reposante, aussi...»

Rappelez-vous. Dans une vie antérieure, entre 1984 et 1993, elle n'a pas vraiment chômé. Sur les hauteurs de Santa Barbara, Eden Capwell a vécu une longue histoire d'amour contrariée (avec Cruz Castillo) et épousé le méchant Kirk Cranston (qui tentera de la noyer). Entre autres mésaventures, elle a été accusée d'un meurtre qu'elle n'a pas commis. Après avoir souffert d'un grave dédoublement de personnalité, elle est même passée pour morte. Et ressuscitée bien sûr. Marcy Walker en sourit encore : «Le problème avec ce genre de feuilleton, confie-t-elle à Closer, c'est que la trame ne s'épuise jamais. Même quand vous mourez, les scénaristes arrivent à vous faire renaître.»

Après la diffusion du dernier épisode de Santa Barbara, en 1993, elle enchaîne pendant dix ans avec La Force du Destin, un autre soap américain, jamais diffusé en France (sic). «A un moment, j'ai eu besoin de retrouver une certaine authenticité. Ici, je m'émerveille de découvrir des conducteurs qui s'arrêtent pour laisser passer les piétons ou des gens qui prennent vraiment le temps de faire connaissance.» Son changement de vie s'est amorcé progressivement, après la naissance de son fils Taylor, en 1989. «Quand il a commencé l'école primaire, je me suis impliquée au sein de ma paroisse. Peu à peu, je suis devenue une de ces bénévoles insupportables dont personne n'arrive à se débarrasser ! J'ai fini par penser que cette vocation me comblerait davantage que la télévision.»

En élevant son fils, Marcy a redécouvert Dieu. «Je n'ai pas été élevée dans une famille particulièrement croyante. J'ai renoué avec la spiritualité à l'âge adulte, à une époque où j'étais mère célibataire. La Bible m'a aidée à traverser pas mal d'épreuves, à assumer mes défauts.  Naturellement, après, j'ai eu davantage envie d'aider mon prochain.» Marcy passe un cap en épousant Doug Smith, en 1999. Avec son quatrième mari - et elle l'espère, le dernier - elle aspire à davantage de tranquillité.

Pour retrouver un anonymat relatif, elle adopte, dans le travail, son nom d'épouse. En 2006, sous le nom de Marcy Smith, elle répond à une offre d'emploi publiée par l'église de Lake Forest Community. «Ils cherchaient une directrice d'études pour le département consacré aux enfants. Nous avons été soixante à postuler, dont la plupart avaient étudié la théologie.  Finalement, j'ai été prise pour mon enthousiasme.» Marcy voit passer cinq cents enfants par semaine, avec lesquels elle lit des textes bibliques ou monte des pièces de théâtre. «Pour les petits, je suis une animatrice comme les autres. Les parents parfois me posent des questions. Je leur réponds sans problème. Je repense avec tendresse à Santa Barbara, mais sans regrets.» Il y a des questions auxquelles elle n'échappera jamais (réponse : non, elle n'a pas gardé contact avec Cruz Castillo, désolé). C'est la vie. Enfin, sa vie d'avant. Elle aspire aujourd'hui à des questions plus spirituelles. Il était une foi...