Qu'est-ce qui est aussi génial au sujet de Santa Barbara ?

 Par Janet Di Lauro, Soap Opera Weekly, 1990

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Santa Barbara. C'est la série dont tout le monde parle... la série qui a dominé les Emmy awards 1989... Qu'y a-t-il au sujet de ce soap en particulier qui met le monde des daytime soaps en délire ? Pourquoi autant d'acteurs rêvent de monter à bord du train de Santa Barbara ?

«Je pense que la principale raison est qu'on prend beaucoup de plaisir ici», présume Roscoe Born (Robert). «On passe vraiment du bon temps à travailler ensemble. De plus, le niveau de production est fabuleux. L'éclairage est le meilleur que je n’ai jamais vu dans un soap. L'apparence de la série est vraiment magnifique. Mais à l'inverse, nous travaillons de plus longues heures que dans n'importe quel autre soap dans lequel j'ai été», dit la star vétérante d’à la fois On ne Vit qu'une Fois et Ryan's Hope. «C'est comme cela qu'on atteint les résultats que nous obtenons».

Steve Bond (Mack) pense qu'il y a d'autres raisons qui font qu'apparemment tout le monde veut rejoindre l'excitant Santa Barbara. «Tout d'abord, il y a le défi de faire une série comme celle-là - une série qui a tant d'acclamations des critiques... C'est un défi pour moi et pour les acteurs qui ont fait d'autres séries de voir comment Santa Barbara monte dans les audiences. Il y a quelque chose que vous voulez atteindre», remarque Bond. «Ensuite, il y a l'atmosphère... la liberté créative qui est nourrie, explorée et encouragée ici. Ce n'est pas un soap-opera habituel. Il n'y a rien des trucs mélodramatiques, pleurnichards, bavards. On permet aux acteurs d'apporter de la vie, de la vitalité et de l'expression à leur travail», dit Bond.

Nancy Grahn (Julia) confirme : «Les acteurs ont l'occasion d'interpréter davantage dans cette série. Nous pouvons obtenir une plus grande variété de choses et jouer beaucoup de facettes différentes de nos personnages. Et puis, il y a l'incroyable niveau d'humour. Ils sont très audacieux et courageux ici. Quand vous regardez Santa Barbara, vous ne savez jamais à quoi vous attendre. C'est la meilleure partie dans le fait d'être un acteur - l'imprévisibilité... le manque de limites».

L'équipe mari et femme à l'écran Leigh McCloskey (Ethan) et Christopher Norris (Laura) pensent que ce sont les éléments fondamentaux qui font que tout le monde se dispute pour une place dans Santa Barbara. «Santa Barbara a la réputation (d'avoir) de bons acteurs», dit Norris. «Les acteurs veulent travailler avec de bons acteurs, de bons réalisateurs... Cela a été une grande étape pour moi d'accepter de faire ce genre de travail», admet l'ancienne star de la série de prime-time Trapper John, M.D. «Ca a été l'attractivité de tant de personnes talentueuses qui m'a eue». L'ex-star de Dallas McCloskey convient : «C'est de manière homogène une série très bien interprétée. Plus la personne avec qui vous travaillez est bonne, plus votre travail et vos scènes (le sont)».

Pour Robin Mattson (Gina), l'intérêt d'autres acteurs pour Santa Barbara provient «d'une et une seule chose - le fait qu'ils sont des fans sincères de la série. Santa Barbara est un peu le favori au sein de notre industrie», dit Mattson. «Beaucoup d'acteurs le regardent sur les écrans dans leur studio pendant la journée ou regardent la série à la maison. Ils adorent la série, ils en sont de vrais fans. Donc, bien sûr, ils aimeraient en faire partie».

Est-ce que Santa Barbara - la série à la réputation d'un million de dollars - apparaît aussi différent que le reste des daytime soaps quand on visite les plateaux ? Etonnamment non. Dans les coulisses c'est votre banal soap-opera moyen. Le rez-de-chaussée du studio de deux étages de la série héberge les loges (Elles sont deux fois la taille des autres pièces et comprennent des salles de bain privées). Les plus anciens membres de la distribution de la série - à savoir Marcy Walker (Eden), A Martinez (Cruz), Judith McConnell (Sophia), Jed Allan (C.C.), Grahn et Mattson - ont gagné ces récompenses spacieuses.

Walker, dont la loge affiche un mur de photos dédiées à son fils, Taylor, et une photo dédicacée de Henry Winkler (Walker était une grande fan de Fonzie quand elle était enfant), apprécie le chic environnant. «Quand j'étais dans La Force du Destin (dans le rôle de Liza Colby), ma loge était environ un tiers de la taille de celle-ci, et je devais la partager», rit-elle. «Il y a simplement beaucoup plus d'espace en Californie qu'il y en a à New York».

Certains acteurs personnalisent leur porte de loge, comme Mattson. Sur la sienne, un panneau dit : "Le secret du succès est la sincérité... Apprenez à la simuler et vous y parviendrez !" Mais ceux avec les plus minuscules cabines apprécient de leur ajouter des touches personnelles également. «J'ai des photos de famille accrochées dans ma loge», dit Carrington Garland (Kelly). «Et quelques autres trucs ici et là. Peter (Love, qui interprète Ric) m'a donné ce petit cochon qui marche et qui couine. Il me l'a rapporté de New York. Je pense que c'est ce qu'il pense de moi, hein ?»

La pauvre Norris n'a même pas de loge permanente à s'approprier. «Je fais des va-et-vient entre deux pièces», dit-elle. «Je dois admettre que cela a été un peu choquant pour moi, quand j'ai rejoint la série. Quand j'étais sur Trapper John, nous avions tous nos caravanes privées. Tout le monde avait l'habitude de me taquiner quand j'ai débuté ici au sujet de me rendre sur le plateau depuis mon camping-car», rit-elle.

Il y a toujours une grosse part de temps libre à occuper, entre le réglage des caméras, les essais de costumes et le processus de tournage en lui-même. Et chaque acteur a sa propre façon d'y prendre plaisir - ou simplement de faire avec. Norris s'occupe avec «des activités abêtissantes. Tout ce que je peux réussir à faire moi-même assez vite, comme me faire moi-même des manucures, lire et passer des coups de fil», remarque-t-elle.

Depuis qu'il a rejoint la série, Joe Marinelli (Bunny) a partagé son temps libre entre deux choses. «Au début quand j'ai commencé, je relisais mes dialogues encore et encore jusqu'à l'épuisement», admet-il. «Puis je suis passé par une phase d'exercice. Je passais tout mon temps libre à m'entraîner dans ma loge. Je faisais des abdominaux et des pompes, tout en écoutant de la musique. A présent, j'essaie de sortir du studio quand je le peux. J'emporte mon vélocross à 18 vitesses avec moi au travail et je pédale près du parc».

Born se retire dans le même parc voisin pour des balades occasionnelles près de la rivière qui le traverse, tandis que McCloskey disparaît souvent dans une librairie locale pour trouver du matériel de lecture. La nouvelle arrivante Stella Stevens dédie chaque moment libre à «faire ses devoirs» sur Phyllis Blake. «Je passe la plupart de mon temps à traîner avec "Gina," "Ethan," "Laura" et "Mack" en essayant d'en savoir plus sur leurs personnages en relation avec le mien. Je suis sur cette série seulement depuis deux mois. J'essaie de définir qui je suis pour qu'ainsi tout commence à faire sens (pour moi)», rit Stevens.

La charge de travail intense portée par la distribution de Santa Barbara ne se reflète certainement pas dans l'humeur des acteurs. Tout le monde est incroyablement relaxé, relâché et toujours prêt à passer du bon temps. «Si un fan venait sur le plateau et regardait nos essais de costumes, il penserait probablement "Ca va être une scène que je vais voir à la télé ?"», rit Garland, faisant référence au moment de la journée où tout le monde fait le plus de bêtises.

Les fans seraient aussi surpris par les singeries de McCloskey et Born, qui incarnent deux des plus sérieux habitants de Santa Barbara. Hors écran, chacun fait preuve d'un sens de l'humour diabolique rarement vu à l'antenne. «Je suis le roi des jeux de mots de la série», confesse McCloskey. «Je fais des calembours surtout au grand dam des autres. J'aime tordre et reconstruire la langue anglaise. Pour une certaine raison, les mots me ravissent. J'ai toujours été rapide à blaguer».

Born divertit souvent ses partenaires avec ses imitations. Son imitation d'Ed Grimley du Saturday Night Live a fait se tordre de rire Walker à plusieurs occasions. «Une fois je l'ai fait pendant une scène dans le salon (d'Eden)», se souvient Born. «Je devais parler de la mer et dire toutes ces inepties romantiques. J'essaie de le dire comme si ce n'était pas romantique. C'est la seule manière de le faire. Je me souviens alors avoir fait Ed Grimley. J'imite aussi certaines des personnes ici», admet Born. «Mais je ne vous dirai pas qui», dit-il en souriant.

A côté des singeries de McCloskey et Born, qui a-t-il d'autre qu'un visiteur sur le plateau de Santa Barbara serait surpris d'apprendre ? «La seule chose que j'ai remarquée à propos des personnes qui sont ici pour une journée est qu'elles sont toujours surprises de combien nous sommes tous horribles quand nous arrivons le matin», rit Walker. «Que nous sommes vraiment à la base d'affreux êtres humains. Et puis, il y a l'énorme brouhaha dans les coulisses», continue-t-elle. «Et le fait que Robin Mattson est telle qu'elle apparaît à la télévision. Elle hurle dans les couloirs».

Marinelli pense que les fans de Santa Barbara seraient ravis d'apprendre qu'«A Martinez est aussi sympathique qu'il en a l'air. C'est une personne formidable. Vous savez comment les gens regardent les athlètes comme des modèles ? Eh bien, c'est A».

«Je pense que les fans seraient déçus de comment tout est peu glamour... comment nous sommes tous peu glamour», confie Grahn. «C'est du travail, ce n'est pas Hollywood». «Les gens pourraient être choqués par les longues heures que nous y passons», dit Louise Sorel (Augusta). «Ils pensent probablement que tout n'est que paillettes».

«Mon langage pourrait surprendre quelques personnes», rit Mattson. Puis, elle considère la question pendant quelques instants et ajoute : «Je pense que le fait que les gens rient, hurlent et plaisantent une minute puis le suivant enregistrent ces scènes difficiles peut être surprenant à voir pour les fans. Comment nous passons de la légèreté une minute au drame la suivante».

Et qu'en est-il de la tumultueuse et folle famille Blake ? Sont-ils aussi farfelus hors caméra que devant ? «Nous sommes tous (la distribution complète) ici un groupe assez joyeux», remarque Mattson. «Je ne sais pas si les acteurs qui jouent la famille Blake sont plus fous que le reste de la distribution. Nous sommes tous fous !»

Et qui le voudrait autrement ? Certainement pas un visiteur de ce plateau farfelu et qui aime incroyablement s'amuser.