Terry Lester, un ex-petit génie

 Par Alena Prime, Télé Star, 1993

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Un jour, Carol et Ernie Lester découvrirent leur fils lisant le journal. La chose n'aurait rien eu d'étonnant si le petit Terry Leroy n'avait pas eu, seulement, 3 ans. Les parents ébahis se demandèrent s'ils n'avaient pas donné naissance à un enfant prodige. L'année suivante, après avoir passé une journée chez un cousin de sa mère, professeur de piano, le petit Terry posa ses doigts sur le clavier et se mit à jouer un morceau, de mémoire, sans avoir jamais pris une seule leçon !

Effectivement, le bambin avait des dons. Comme ses deux jeunes soeurs ne semblaient posséder aucun talent particulier, la maman se consacra à son aîné et lui fit donner des leçons de piano. En 1960, à l'âge de 10 ans (il est né le 13 avril 1950 à Indianapolis), alors qu'il accompagnait une chorale au piano, le directeur lui découvrit un joli timbre et l'encouragea à suivre des cours de chant. Terry ne se fit pas prier. Mais en grandissant, ses goûts changèrent. Arrivé à l'adolescence, il s'intéressa au sport, avec autant de bonheur. Puis changea encore pour se plonger dans la politique. C'est cette matière qu'il choisit à l'université et pour elle qu'il milita avec toute sa jeune fougue.

«Avec une candeur naïve, estime-t-il aujourd'hui, je croyais vraiment pouvoir réformer le monde !» Il participa ainsi à la campagne électorale du gouverneur de son Etat (I'Indiana). Et, la victoire obtenue, le prestige rejaillit sur Terry. Il fut nommé président de l'association des étudiants. Ce qui, entre autres avantages, lui permit de rouler dans une Ford flambant neuve offerte par le concessionnaire local qui fit apposer sur les portières le nom de Terry en lettres d'or. «J'étais fier comme un pape, se souvient-il. Les filles se précipitaient pour sortir avec moi.» Pourtant, l'étudiant brillant commence à se poser des questions. En ces années 60, les valeurs sont chamboulées et Terry s'interroge sur son engagement. Comme une amie l'a invité à un cours de comédie, il décide de tenter sa chance comme acteur. Le plaisir qu'il y prend le conforte dans ce choix.

Terry fait ses débuts dans le film 747 en Péril. A la même époque, il s'installe à Hollywood. Avec cette énergie qui est sa force, il trouve des contrats, enchaîne les rôles jusqu'à devenir l'un des héros des Feux de l'Amour. Le personnage de Jack Abbott devient si populaire que, lorsque Terry quitte la série, les fans se déchaînent, envoient quantité de lettres qui obligent l'acteur à reprendre sa place quelques mois plus tard. En 1989, les producteurs de Santa Barbara lui proposent de remplacer Lane Davies dans le rôle de Mason Capwell. Terry hésite un peu. Mais comme Santa Barbara est alors un des feuilletons les plus en vue, il finit par accepter. Pour n'y rester qu'une année. Après quelques mois de repos, Terry se consacre au théâtre. Jusqu'au jour où on lui offre un nouveau personnage dans une série qui, cette fois, se tourne à New York. L'acteur doit s'installer sur la côte Est. «Au début, je n'aimais pas cette ville. Mais les choses ont changé. J'ai mis en vente ma maison de Californie, ainsi que mon chalet de montagne de Big Bear. Je ressens désormais une passion pour New York. Ici, on sent battre le pouls d'une grande cité. Et puis je n'ai plus à passer des heures dans les embouteillages pour aller travailler. Je suis près de tout : des restaurants, des théâtres, de Broadway. Oui, mon coeur est ici. Je suis en train de devenir un vrai New-Yorkais.»