Le mariage de l'année

 Par Susan Morse, Soap Opera Digest, 1988

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A Martinez : «Je suis parti faire un film. Je pense que si cela ne s'était pas produit, nous serions déjà mariés. (Les producteurs) voulaient le faire pendant les périodes de mesure d'audience de février, mais c'est simplement devenu impossible de tout caser ensemble. Il m'a semble que cela n'avait que trop tardé. Je pense qu'il est malhonnête, à un moment donné, de séparer des personnages qui se sont révélés à plusieurs reprises si bien l'un avec l'autre. La dernière fois qu'ils nous ont séparés, quand Elena est arrivée et a frappé Eden à la tête - c'était la première fois, émotionnellement, que l'interruption du mariage fonctionnait pour moi. Cela m'a donné une chance de lui manquer, ce que j'ai adoré. Je pense que (Marcy) a aussi aimé avoir l'opportunité de faire ce genre de choses. Nous avons eu la chance de travailler avec d'autres personnes - elle avec Scott Jaeck (Cain) et moi avec Sherilyn Wolter (Elena) - et c'étaient des choses merveilleuses. Et quand je pense à la série et à la place que j'y occupe, je me sens merveilleusement bien. Je sais que je ne me sentirais pas si bien si je n'avais pas eu l'opportunité que le dernier mariage avorté nous a offerte. Donc, je n'ai pas de problème avec cela. Mais cette fois (le mariage) doit avoir lieu.

Je pense que (le mariage) a répondu aux attendes de tout le monde. Je pense que Marcy était tout simplement transcendante lorsqu'elle a prononcé ses vœux. C'était aussi bien que possible, et avec elle, c'est un vrai bonheur. J'ai mes propres petites frustrations, mais on ne peut pas être dans un soap-opera et ne pas avoir de frustrations à un moment donné. Alors peut-être qu'il y a certaines choses que j'aurais faites différemment, mais il y a certaines choses que vous ne pouvez tout simplement pas contrôler. Je pense que ce sera vraiment agréable d'être marié.

J'aime l'idée, en théorie, de Cruz et Eden impliqués dans des intrigues mystérieuses et travaillant en équipe. Marcy et moi avons le don de mener ce genre d'énergie badine. C'est un style qui a si bien fonctionné pour certaines personnes dans des séries de prime-time (à la télévision) - comme dans Clair de Lune. C'est plus difficile pour nous (dans les soaps) parce que nous n'avons pas autant de temps pour nous préparer. Et l'écriture change de jour en jour d'une manière qui rend difficile de dépendre d'un certain style qui nous est présenté chaque jour. Mais je continue de penser que nous pouvons y parvenir le plus souvent. J'aime beaucoup faire ça. Je pense que c'est amusant. Et j'aime aussi être romantique. J'aime les choses qui arrivent dans (des séries comme) Capitaine Furillo et La Loi de Los Angeles, quand on voit les personnages à la fin de la série se coucher ensemble et parler; échangeant l'un avec l'autre. J'adore voir ça. C'est un exemple tellement direct à mettre en scène. De nos jours, une grande partie du comportement des gens est influencée par la télévision. C'est tellement inévitable. Je l'observe avec mon propre fils. Vous ne pouvez pas l'éviter. Ainsi, on espère qu'il y aura des modes de comportements positifs qui vont bénéficier aux gens, qui vont simplement leur montrer, ou introduire l'idée, que c'est la façon dont on peut agir. On peut terminer sa journée en discutant avec sa partenaire, en essayant de donner un sens à ce qui s'est passé et en s'aidant mutuellement à passer une nuit plus paisible. J'adorerais que nous prenions l'habitude de le faire - et si les crises auxquelles nous sommes confrontés actuellement n'étaient pas du genre à nous éloigner les uns des autres, mais nous laissaient la possibilité de nous soutenir mutuellement... et de mesurer la force de la relation et nous aidaient à prendre soin les uns des autres. Je sais que c'est plus difficile à écrire, mais ce n'est pas impossible. Et c'est ce que j'aimerais voir se produire.»

 

Marcy Walker : «Je pense qu'il est temps. C'est une récompense qui était nécessaire. Il le fallait. Le public a tellement soutenu ces personnages au cours des quatre dernières années. Depuis un an et demi, tous les trois ou quatre mois on entendait dire qu'on allait se marier. Puis c'était : "Non, on repousse." Donc, pendant plus d'un an, (les producteurs) disaient qu'ils allaient nous marier et cela n'est jamais arrivé. Ce n'était tout simplement pas le bon moment pour une raison ou une autre. Ils savaient que finalement ce serait bien, et cela s'est simplement avéré l'être. Alors, quand ils ont dit qu'ils le faisaient définitivement, qu'ils sont allés repérer des lieux de tournage, qu'ils ont trouvé l'endroit et qu'ils ont commencé à regarder des robes, j'ai su qu'ils étaient vraiment sérieux. Je n'arrêtais pas de penser, quel est le problème ?

Lorsque (le créateur de costumes) Richard Bloore a commencé à parcourir les magazines pour trouver des robes de mariées, il m'a montré quelques idées et m'a demandé ce que j'en pensais. Je lui ai dit celles que j'aimais, mais c'était plutôt comme si la décision était laissée à la mère de la mariée, notre productrice exécutive, Jill. Elle aussi avait vécu tout cela avec nous pendant quatre ans. Elle a finalement décidé que ce serait un style à la Autant en Emporte le Vent. Si je détestais ça, ils l'auraient peut-être changé, mais je suis plutôt facile quand il s'agit de choses comme ça. Je pense qu'en mettant n'importe qui dans une robe de mariée, quelque chose de magique se produit. Alors ils m'ont mise dans ce style vestimentaire pour une séance photos. Jill l'a aimée, alors Richard a démonté la robe et en a fait un patron et l'a utilisé comme base pour une nouvelle robe qu'il a créée dans le même esprit.

La façon dont (la cérémonie) a été filmée, on dirait qu'elle a été tournée sur une falaise, mais ce n'est qu'une tromperie (de la caméra). Nous étions en réalité trente kilomètres de l'océan. La robe elle-même pesait environ vingt-cinq kilos - je ne plaisante pas. Je l'ai portée pendant environ quatorze heures et quand je l'ai enlevée, j'avais des marques sur mon corps à cause de l'ossature de la robe. Je ne pouvais pas m'asseoir (pendant le tournage). Ils ont dû mettre une caisse de pommes sous la robe pour que je puisse me lever quelques minutes. Je ne pouvais pas non plus aller aux toilettes. C'était dément. Mais c'était magnifique et tout le monde était superbe. Je pense que c'était tout ce que tout le monde espérait quand cela s'est finalement produit.»

 

Richard Bloore, créateur de costumes : «Au départ, Jill (Farrren Phelps, productrice exécutive de Santa Barbara) voulait avoir un mariage d'époque. Elle n'arrêtait pas de dire qu'elle voulait que ce soit romantique... un mariage dans le jardin... à l'extérieur, ce genre d'ambiance. Je lui ai montré des photographies, toujours dans le sens de l'avant-guerre, Autant en Emporte le Vent, quelque chose comme ça. J'ai sorti des robes du stock de NBC (qui ont été utilisées dans d'autres séries télévisées et des films) et de costumes de western pour lui montrer à quoi ressemblait cette période. Eh bien, (Jill) n'aimait pas ça. C'était parce que c'était vraiment, vraiment, d'époque. Des tissus plus lourds, des couleurs plus sombres. Et ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle voulait des vêtements plus légers, plus de mouvement, des pastels, des cotons doux, des volants qui bougeraient avec le vent. Un sentiment de campagne. Ils ont décidé que je devais aller de l'avant et concevoir les vêtements.

J'ai travaillé avec mes croquis quels tissus/couleurs iraient le mieux et avec qui. J'ai essayé de créer des vêtements pour certains membres de la famille, comme Sophia en vieux rose, Kelly en rose flashy et C.C. dans un gilet en brocart rose. À l'époque, les hommes portaient des queues-de-pie, des queues-de-pie noires, mais j'ai conçu et fabriqué tous les gilets qui étaient coordonnés aux vêtements des femmes. Pour les robes de demoiselles d'honneur, nous avons teint la plupart des tissus parce que nous voulions des pastels et la plupart des oeillets et des cotons légers viennent tous en blanc. La robe de Kelly était la seule des robes de demoiselles d'honneur que nous n'avions pas teinte. Nous avons acheté un coton rayé pour cela. Celle de Sophia était une combinaison de coton brodé et de dentelle que nous avons teinte. Nous avions Julia en coton jaune; Tori en menthe verte; Andrea en lavande. Toutes les dames portaient des cerceaux.

En ce qui concerne la robe d'Eden, la jupe comporte en fait quatre épaisseurs. Le premier, bien sûr, est le cerceau qui est essentiellement composé de mousseline et de bandes d'acier. Ensuite, il y a un jupon en filet et en organza - il y a six niveaux de volants qui remontent la jupe. C'est doux. Ce qu'il fait, c'est couvrir l'ossature de sorte que lorsque vous posez le tissu dessus, vous ne la voyez pas. C'est un effet de rembourrage. La jupe suivante est le jupon. C'est de l'organza de soie qui constitue la structure. C'est un tissu léger, et sur le bas il y a trois niveaux de volants en soie blanc cassé. L'organza est comme un filet. La surjupe finale est reliée au corsage.

À l'origine, à cette époque, (la jupe et le corsage) auraient été deux pièces distinctes, mais il était plus facile de faire en sorte que (Marcy) se glisse en une seule pièce et utilise une fermeture éclair. Le corsage est également baleiné - c'est ce qui a été fait avec de peau de soie. Trente-deux mètres ont été utilisés. Même le magasin de tissus a été étonné. Et il y a beaucoup de poids dans autant de tissu. Imaginez transporter un rouleau de tissu. Chaque fois que vous avez des volants, cela en fait beaucoup. Il y a un rapport de trois pour un : trois mètres de tissu pour un mètre de volants. La surjupe est à plusieurs niveaux. Il y a aussi des rideaux de tissu à côté des volants. J'ai un treillis en satin de soie - il y en a quatre morceaux et en dessous il y a de la dentelle blanc cassé. Nous avons utilisé neuf mètres de dentelle. Il n'y avait pas beaucoup de strass, je voulais juste en disperser quelques-uns pour capter la lumière. Cela ajoute plus de définition. Le corsage est à épaules dénudées, sans bretelles. Il y a deux couches de volants autour du haut. J'ai réalisé des détails sur des roses en satin, toutes essentiellement en blanc cassé, mais certaines en rose pâle pour faire ressortir les détails à l'écran. Sept mètres de satin ont été utilisés.

Pour la traîne, j'ai choisi l'illusion en deux épaisseurs. Quatre-vingt centimètres de l'arrière de la tête jusqu'à la taille, bordés de dentelle. Il tombait avec des fleurs de satin rose et blanc - reprenant le thème de la robe - en un demi-auréole à l'arrière de la tête. Je ne voulais pas faire trop lourd avec le voile parce que la robe est si dramatique, et (les producteurs) voulaient que l'aspect soit léger et aéré. La robe pesait probablement entre quinze à vingt kilos.

Eden portait également un camée et un tour de cou en perles. Il s'agit de quatre rangs de perles avec un camée au centre. C'était un cadeau de C.C. qui appartenait à la famille. Des gants avaient été prévus mais rejetés parce qu'ils donnaient ou créaient un aspect plus lourd. Cette décision a été prise sur place. Tout le monde s'inquiétait de la pluie, j'ai donc créé des parasols assortis au cas où la journée serait nuageuse. S'il avait fait vraiment mauvais temps, ils auraient reporté le tournage car la sensation de lumière et d'air qu'ils souhaitaient aurait été perdue. Heureusement, c'était une journée magnifique. Les vêtements seront stockés.»