«Je reste fidèle à Santa Barbara !»

 Par Isabelle Caron, Télé 7 Jours, 1990

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N'allez pas croire qu'un rôle-vedette dans Santa Barbara ne rapporte pas d'argent ! Au contraire. Pourtant A Martinez, le beau, le craquant Cruz, vit actuellement dans une caravane avec femme et enfants. Oui mais, sur le terrain de Malibu, où elle est installée, sort de terre une immense villa de star. A force de modifier les plans et de rajouter une pièce par-ci, un mur par-là, la maison n'en finit pas de se finir. «Nous sommes impatients d'aménager, et nous sommes un peu à l'étroit dans la caravane, mais cela nous unit encore plus !»

A Martinez est certainement l'un des acteurs les plus heureux de Santa Barbara. Il n'a pas d'états d'âmes comme certains, ou plutôt certaines, qui régulièrement annoncent qu'elles vont abandonner le feuilleton : «Je reste fidèle à Santa Barbara. Quand on a annoncé que je devais quitter Santa Barbara, j'ai reçu de nombreuses lettres, même de France. Cela m'a déterminé à rester encore longtemps. Il ne serait pas honnête de ma part de renier soudain un rôle qui m'a tant apporté. Avec mes partenaires, nous formons une véritable famille. On entend parler sans cesse de querelles, de jalousies, de la grosseur des noms des acteurs au générique des feuilletons et des téléfilms. Rien de cela dans Santa Barbara. J'arrive chaque jour au studio avec le même enthousiasme. Je donne mon avis aux producteurs et aux scénaristes, et ils en tiennent compte. Que demander de plus ?»

Trois semaines de vacances, de temps en temps, sans gêner la bonne marche des tournages qui permettent à Cruz de se consacrer à d'autres rôles : «J'ai eu la chance de tourner le film La Diable avec Meryl Streep et Roseanne Barr. On s'est aperçu que j'étais un acteur complet et cela m'a permis d'être engagé dans plusieurs téléfilms. La chaîne NBC qui diffuse Santa Barbara aux États-Unis vient de me signer un contrat pour un épisode test - ici on dit pilote - qui pourrait devenir une série de prime time - l'heure de grande écoute après le journal télévisé, donc la plus recherchée, mais ce genre d'essai est très fréquent ici, et souvent sans lendemain. J'oublie donc d'être prétentieux et je place Santa Barbara en priorité.»

Au contraire de tant de comédiens de feuilleton qui tournent à couteaux tirés, A Martinez a la chance de pouvoir considérer Marcy Walker comme sa meilleure amie : «Nous sommes très proches sans qu'il y ait la moindre ambiguïté dans nos relations. Nous nous recevons beaucoup et Leslie, ma femme, va souvent faire du shopping avec Marcy. Nos enfants aussi commencent à bien s'entendre. J'ai aussi beaucoup d'amitié pour Stephen, le mari de Marcy.» La vérité est toujours ce qu'elle était sur le plateau de Santa Barbara. On se croirait dans les psychodrames, en direct du célèbre Actor's studio, qui forma notamment Marlon Brando : «Cela peut paraître incroyable, mais quand, dans le feuilleton, Cruz ne pouvait se consoler de la disparition d'Eden qu'il croyait morte, Marcy a décidé de ne plus me parler pendant quelques semaines. On s'évitait même dans le studio. Comme elle me manquait vraiment, j'ai pu jouer avec encore plus de sincérité les scènes de son absence. Je ressentais un vrai chagrin. Je n'en dormais parfois plus de la nuit !»

Marcy Walker le répète sans arrêt. Elle ne peut imaginer Santa Barbara sans A Martinez, pas plus que les fidèles de ce feuilleton ne pourraient concevoir que Cruz et Eden se séparent, à moins que ce ne soit qu'une péripétie passagère du scénario. De toutes façons, A Martinez ne le voudrait pas : «J'aurais trop peur que cela me porte malheur ! Pourtant je ne suis pas superstitieux !»

A Martinez n'a jamais été aussi épanoui que depuis qu'il a rencontré Leslie et qu'ils ont eu deux enfants : leur fille, Devon Makena, qui aura 2 ans le 7 juin et leur fils, Dakota Lee, dit Cody, qui aura 5 ans, le 25 juillet : «Ils m'apportent la pureté, l'innocence et surtout la sérénité. Quand je suis avec eux et que nous regardons les étoiles, j'oublie tout, même Santa Barbara. J'essaye de leur donner l'éducation que moi-même j'ai reçu de mes parents : une grande liberté mais en leur faisant comprendre que cela ne signifie pas le laisser aller et qu'il est souvent plus difficile d'assumer sa liberté que son contraire. Je me préoccupe aussi beaucoup des problèmes de l'environnement. Je ne voudrais pas qu'ils aient à se promener sur une planète sale... C'est une cause pour laquelle je suis prêt à me battre très fort.»