Le succès de Santa Barbara dépend de deux scénaristes chevronnés

 Par Robert Feder, TV Prevue, 1984

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Même si Judith Anderson tiendra le haut de l'affiche en tant que vedette de Santa Barbara, le succès ou l'échec du nouveau soap-opera de NBC dépend vraiment de deux scénaristes dénommés Jerome et Bridget Dobson. Durant un total cumulé de 27 ans, l'équipe mari et femme ont tissé les intrigues complexes de daytime soaps, comprenant des passages comme chefs scénaristes sur Les Vertiges de la Passion / Haine et Passions, As the World Turns et Alliances & Trahisons / Hôpital Central (qui a été créé par les parents de Bridget Dobson, Frank et Doris Hursley). La grande différence cette fois est que les Dobson sont non seulement les chefs scénaristes de Santa Barbara mais également les créateurs de la série, patrons et producteurs exécutifs. Ce soap d'une durée d'une heure, qui sera diffusé à 14 heures chaque jour de la semaine sur WMAQ-Channel 5, débute lundi.

NBC est tellement confiant dans le fait que le duo puisse constituer l'une des familles qui tiendra ses promesses que la chaîne a investi 30 millions de dollars pour financer la première année de la série et l'a programmée directement face à deux des plus grands succès télévisés de la journée - Alliances & Trahisons / Hôpital Central sur ABC et Les Vertiges de la Passion / Haine et Passions sur CBS.

L'ironie dans le fait d'être à présent en compétition contre deux des soaps pour lesquels elle a déjà écrit n'est pas passée inaperçue pour Bridget Dobson. «Nous avons passé la plupart de nos vies à travailler sur ces deux séries et nous avons un vrai sentiment de famille, particulièrement pour Alliances & Trahisons / Hôpital Central, parce que nous y sommes restés le plus longtemps et que mes parents l'ont créé», dit-elle. «Je suis une femme très compétitive, mais je ne peux pas dire que je n'aime pas les personnages que nous avons créés. Ils sont toujours une part de nous-mêmes.»

Frank Hursley reçoit toujours des chèques de droits d'auteur de la part d'ABC pour le soap que son épouse et lui ont créé. Quand il mourra, les droits d'auteur d'Alliances & Trahisons / Hôpital Central iront à sa fille Bridget. «Mon rêve est que Santa Barbara soit n°1 et qu'Alliances & Trahisons / Hôpital Central soit n°2», dit-elle.

La possibilité que Santa Barbara devienne le daytime soap le mieux classé dans un future proche est, cependant, loin. NBC a garanti une diffusion de la série pour six mois, même si toutes les personnes concernées prédisent qu'il prendre plus d'un an pour le premier bond dans les indices d'audiences.

«Introduire une série d'une heure est un grand risque», dit-elle. «Vous demandez au public de faire connaissance avec un bon nombre de personnages très rapidement. Mais même depuis notre période sur Alliances & Trahisons / Hôpital Central, Jerry et moi sommes des scénaristes avides de risques. Nos personnages savent s'imposer au lieu de déambuler au milieu de la route. Et nous prenons de terribles risques en écrivant avec humour.»

Santa Barbara va tourner autour de quatre familles de différentes catégories sociales et économiques, de super riches à un groupe d'ouvriers latinos. Un des premiers sujets qu'il va aborder sera la sortie de prison d'un condamné pour meurtre qui retourne au sein de la communauté.

Les Dobson ont choisi de localiser leur nouveau soap à Santa Barbara - et d'utiliser les vrais noms de rues et de lieux - non seulement parce qu'ils sont des habitants de longue date de la ville mais aussi parce qu'ils croient que cela évoque une image qu'ils espèrent communiquer aux téléspectateurs.

«Santa Barbara pour moi a une sorte d'éclat et de glamour qui est presque international à l'écran», dit-elle. Et comment les spectateurs du centre du pays vont-ils réagir au premier soap fermement enraciné sur la côte ouest ? «Je suis sûre que certaines personnes en veulent à mort à la Californie parce qu'ils pensent qu'elle est trop avant-gardiste. C'est une erreur et nous pourrions dégringoler dans les audiences à cause de cela. Mais je ne le pense pas.»


Santa Barbara, le 1er soap d'Anderson
Par Jerry Buck

Judith Anderson, remarquée pour ses rôles dans des films dramatiques et des classiques comme Rebecca, est sur le point tenir la vedette dans son premier soap-opera - dans le rôle de Birdie Lockwood, la matriarche familiale de Santa Barbara. Elle devrait se sentir comme à la maison puisque Santa Barbara est sa demeure depuis les 34 dernières années.

Anderson, qui est née en Australie avant le changement de siècle, lève un sourcil quand on lui demande si elle voit des comparaisons possibles entre les (pièces) classiques et les soap-operas. «Vous ne pouvez pas comparer l'écriture de Shakespeare aux feuilletons», dit-elle. «Dans les pièces vous apprenez votre personnage, vous le jouez, (puis) le rideau tombe. Et le jour suivant vous recommencez à nouveau. Avec un feuilleton vous jouez une partie de votre personnage un jour, et le jour suivant vous jouez une autre partie, et ainsi de suite. Vous ne terminez jamais le personnage.»

Birdie, qu'elle va monter pièce par pièce jour après jour, est selon ses propres paroles «dominatrice, un peu vilaine, un peu méchante, une peu folle.» Elle ajoute : «On va l'adorer. Je vais y veiller.»

Anderson dit : «C'est ma première opportunité de jouer un personnage qui grandit et change. Cela va être intéressant de voir ce qui arrive. Je lui ai donné un léger accent écossais. J'ai quelques autres trucs auxquels j'ai pensé. Je ne sais pas s'ils vont les apprécier ou non.»