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30 Juil
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Richard Bloore : «Le travail le plus difficile et pourtant le plus gratifiant a été le mariage de Cruz et Eden.»

 Par Nicolas, en exclusivité pour Santa Barbara : le site Français, août 2011

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Le 20 août 2011, Richard Bloore a accepté de prendre sur son temps pour répondre en exclusivité aux questions de Santa Barbara : le site Français. Le créateur de costumes parle de ses débuts, de sa période dans Santa Barbara de 1984 à 1990, et des acteurs avec lesquels il a aimé travailler.

Les débuts avant Santa Barbara

Tout d'abord, parlez-nous un peu de vous : quel âge avez-vous aujourd'hui ? Où vivez-vous ?

J'ai 56 ans et je vis toujours dans les environs de Los Angeles.

Comment avez-vous commencé votre carrière de créateur de costumes ?

Je suis allé à deux ou trois universités différentes et obtenu mon diplôme en conception théâtrale, à la fois pour la scène et les costumes. Quand j'ai été diplômé, il y a eu une publicité dans le journal à laquelle j'ai répondu et j'ai été engagé. Ca s'est avéré être un travail dans l'atelier de couture d'un designer de rock and roll qui avait des clients comme The Jackson Five et The Commodores, ainsi que beaucoup d'autres. Il a commencé à faire de la télévision et je l'ai suivi en tant qu'assistant. Et cela m'a conduit à rencontrer beaucoup de monde qui m'a aidé dans les années suivantes.

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La période de Santa Barbara

En 1984, vous avez commencé à travailler sur Santa Barbara. Comment avez-vous débuté dans cette série ?

En 1984, j'étais le superviseur sur la série pour le premier designer Bill Belew. Puis un second designer a été engagé, Rob Burdell. Mais après deux ou trois mois, on m'a donné la série. Et cela a duré jusqu'en 1990.

Pouvez-vous raconter comment vous organisez votre travail en tant que créateur de costumes au jour le jour : recevez-vous des ordres spéciaux des producteurs ? Avez-vous la possibilité et les ressources financières pour créer tous les costumes que vous voulez ? Etes-vous en contact avec les autres artistes en charge du maquillage ou de la coiffure ?

Tout commence avec le scénario que vous décomposez avec les personnages qui y sont, ce qu'ils y font et où ils vont. Vous avez un budget hebdomadaire qui est le même chaque semaine. A moins qu'il y ait un grand événement et habituellement il y a un budget séparé. Alors vous allez soit faire les magasins à l'extérieur, soit vous créez depuis des brouillons en utilisant la planche à dessin. Et vous devez toujours impliquer les acteurs et les producteurs. Tout doit être validé. Puis vous discutez avec tous les autres départements qui déterminent le look. C'est un effort qui doit se faire de l'ensemble de l'équipe.

Sur Santa Barbara, avez-vous travaillé avec les acteurs et les actrices, pour connaître leur goût personnel ou leurs couleurs par exemple ?

Les acteurs doivent faire partie de la discussion aussi. Il y a des choses que vous apprenez d'eux quand vous travaillez avec eux tout au long des années, mais comme Edith Heard l'a dit une fois : «Vous pouvez les pousser à l'eau, mais vous ne pouvez pas leur faire porter ce qu'ils ne veulent pas porter.» Ils peuvent avoir une vue sur les choses qui est différente de la vôtre. Donc une fois encore, c'est un effort collectif.

Quel acteur ou actrice était le plus facile à habiller ? Et le plus difficile ?

La plus facile pour moi était Robin Mattson. Elle et moi nous sommes tout de suite bien entendus et j'ai obtenu de m'occuper du personnage. Et ça a été la même chose avec Stella Stevens, nous avons vite bien marché. La plus difficile a été Nancy Grahn et c'est parce qu'elle n'était pas très heureuse avec ce qui se passait dans sa vie et que cela se reportait sur ses essayages.

Je me rappelle des vêtements de certains personnages particuliers, comme Pearl Bradford ou Augusta Lockridge, très atypiques dans les daytime soap-operas. Et sans parler de Bunny Tagliatti et de ses si inoubliables "déguisements" ! Diriez-vous qu'ils étaient, dans ces cas précis, plus influencés par les acteurs ou par vous ?

Le personnage d'Augusta a été déterminé par le premier designer, donc j'ai suivi sa direction. Quand j'ai travaillé avec Louise (Sorel) dans Des Jours et des Vies, nous avons travaillé ensemble pour obtenir quelque chose de nouveau. Maintenant aussi bien avec Pearl que Bunny, ils m'ont laissé le champ libre. Joe (Marinelli) est l'une des meilleures personnes (au monde) et a un tel grand sens de l'humour qu'il allait avec tout ! Ah, les souvenirs !

Quelles intrigues vous ont demandé le plus de travail sur Santa Barbara (mariages, soirées costumées...) ?

Le travail le plus difficile et pourtant le plus gratifiant a été le mariage de Cruz et Eden. En plus du thème d'avant-guerre, il y a eu le transport des vêtements à Big Sur. Et l'autre grand souvenir pour moi est le voyage à Paris. A nouveau les vêtements ont dû être transportés, ce qui est une inquiétude, mais avec l'excitation des fans, ça a été un tel grand moment.

Comment avez-vous fait le choix des costumes des différents mariages ?

Les robes de mariées me sont venues juste comme ça. Je regardais toujours dans les scénarios pour voir s'il n'y avait pas d'exigences un peu folles et puis l'inspiration me venait de toutes sortes d'endroits allant de vieux films à des photos.

Quel a été votre meilleur souvenir de la série, sur un plan relationnel et professionnel ?

Ca a été génial de travailler avec quasiment tous les acteurs, mais la plus chère a été Dame Judith (Anderson). Elle était unique, talentueuse et drôle. Et les autres qui m'ont laissé de très bons souvenirs comprennent Robin Mattson, Louise Sorel, Justin Deas, Robin Wright, David Haskell, Valorie Armstrong, Joe Marinelli, Rick Edwards, etc etc. Et puis il y a aussi eu de grands producteurs, réalisateurs, personnels techniques et le personnel des étages. Pour beaucoup de personnes que j'entends parler et même quand je rencontre par hasard certains d'entre eux, il semble qu'aucun temps ne s'est écoulé et beaucoup d'histoires refont surface.

Comment considérez-vous les évolutions que Santa Barbara a connues à travers les années ? D'après vous, quelles ont été les raisons de la chute des audiences dans les années 90 ?

Le plus grand changement pour les daytime soaps est venu à la suite du procès d'O.J. Simpson. Les gens y avaient accès dans leurs salons toute la journée et c'était de la réalité. Donc une fois que ça s'est terminé, plus personne n'a voulu de la fiction. Et l'autre changement a été l'économie qui a obligé davantage de gens à avoir besoin d'un second salaire. C'en était fini des jours où une mère ou une grand-mère était capable de rester à la maison pour regarder leurs histoires.

Vous avez quitté la série en 1990, après une nomination aux Daytime Emmy awards. Quelles ont été les raisons de votre départ ?

J'ai été renvoyé en 1990 quand un nouveau producteur est arrivé et a apporté son propre créateur de costumes. Je serais resté là jusqu'à la fin sinon.

 

Ces 21 dernières années après Santa Barbara et maintenant

Après Santa Barbara, vous avez poursuivi votre carrière dans Des Jours et des Vies. En tant que créateur de costumes, quelles différences trouvez-vous entre ces deux daytime soap-operas ?

Des Jours et des Vies est bien plus basé sur la réalité alors que Santa Barbara était toujours plein de folle fantaisie. Ce que Des Jours et des Vies a un peu, mais pas autant.

Y a-t-il quelque chose que vous voudriez dire à tous les fans de Santa Barbara à travers le monde qui n'ont pas oublié la série jusqu'à aujourd'hui ?

J'espère seulement que j'aurai une autre chance de faire partie de ce sentiment de famille à nouveau. Commencer quelque chose depuis le début et le regarder grandir. C'est si gratifiant.

 

A lire : Le travail de Richard Bloore

Encore tous mes remerciements à Richard Bloore pour sa gentillesse et ses souvenirs aimants.