11 Juillet 2014 - 15 ans de Santa Barbara : le site Français
30 Juil
let 2014 - 30 ans de Santa Barbara

Frank Salisbury : «Santa Barbara a été une joie dès le début.»

 Par Nicolas, en exclusivité pour Santa Barbara : le site Français, juillet 2014

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Le 26 juillet 2014, Frank Salisbury a accepté de prendre sur son temps pour répondre en exclusivité aux questions de Santa Barbara : le site Français. Le scénariste parle de ses débuts, de sa période dans Santa Barbara de 1984 à 1991, et de son travail derrière les caméras.

Comment avez-vous commencé votre carrière en tant que scénariste ? Etait-ce un choix d'écrire spécifiquement pour des daytime ou des nighttime soap-operas ?

J'ai commencé à écrire assez jeune, les habituelles idioties d'écolier, et j'ai terminé ma première pièce complète (3 actes) à l'âge de 27 ans. La Theatre Guild était très intéressée, mais comme ils ont été incapables de trouver une star, ils l'ont laissée croupir. L'intérêt, cependant, a été suffisant pour me donner envie de continuer à écrire.
Quand l'opportunité s'est présentée pour moi de m'essayer à un soap, j'ai dit oui sans vraiment réfléchir. Ca a été mes débuts dans Edge of Night. J'ai commencé à écrire un épisode par semaine pour 250 dollars et j'ai pensé que j'atteignais le Nirvana. Trois mois plus tard, j'en écrivais trois par semaine. Le chef scénariste Henry Slesar était occupé à cette période-là à travailler aussi sur Somerset, et il m'a invité à écrire deux épisodes par semaine (sur ce soap). Cela a continué jusqu'à ce que la grève des scénaristes nous stoppe. De ce fait, quand la grève s'est terminée, nous avons continué dans Edge of Night seulement, jusqu'à ce que je parte pour travailler sur Alliances & Trahisons / Hôpital Central en 1976.
De là, ça a été une succession de soaps, parfois deux à la fois, ce qui m'a tenu occupé jusqu'à ce que je décide de prendre ma retraite en 1992.
J'ai aussi écrit un certain nombre de pièces durant cette période. Deux d'entre elles sont actuellement en production aux Pays-Bas, et une est envisagée à Broadway.

Commet avez-vous débuté comme scénariste dans Santa Barbara ? Je sais que vous étiez là depuis le début. Comment était-ce de débuter une telle nouvelle aventure ? Aviez-vous peur des faibles audiences au début ?

J'ai commencé à travailler dans Santa Barbara en 1984, très près du début de la série. J'avais travaillé pour les Dobson une fois, dans As the World Turns, et ils ont contacté mon agent pour me faire venir et que je leur parle. J'ai commencé deux jours plus tard et travaillé pour la série pendant six ans.
Les audiences n'ont jamais été un problème, car c'était habituel pour des nouveaux soaps de commencer tout doucement et de prendre alors leur envol, et nous étions sûrs que ce schéma allait se répéter.

Santa Barbara était connu pour avoir beaucoup de comédie, d'aventure, et par-dessus tout des intrigues qui avancent beaucoup plus vite que dans les autres daytime soap-operas. Etait-ce quelque chose de spécifiquement demandé par les producteurs ou la chaîne ?

Santa Barbara a été une joie dès le début. La liberté d'être drôle était une opportunité tellement bienvenue et nous en avons profité avec joie. Je pense que nous avons, en fait, explosé son contenu à un rythme effréné, mais tant qu'on pouvait l'exploser, pourquoi pas ?

Au commencement, il y avait quatre familles principales dans Santa Barbara : les Capwell, les Lockridge, les Andrade et les Perkins. Les Perkins ont disparu en 1985, après la mort de Joe, et les Andrade les ont suivis quelques semaines plus tard. Comment expliquez-vous cela ? Etait-ce ou non un choix délibéré ?

Au commencement... Eh bien, tellement de choses démarrent bien et se terminent mal. Pour ce qui est de nos familles "principales", la triste vérité est qu'elles n'ont pas remporté de succès, du point de vue des téléspectateurs. Pour le dire rapidement, il n'y avait pas assez d'intérêt pour la famille Perkins et encore moins pour les Andrade. Ce n'est pas une réflexion sur les acteurs, qui faisaient bien avec le matériel qu'on leur donnait, mais au final pas suffisamment bien.

Sur quelles intrigues êtes-vous intervenu dans Santa Barbara ?

Je ne intervenu sur aucune intrigue, à l'exception d'une brève période durant laquelle j'écrivais des remplacements, ce qui a duré environ trois mois, si ma mémoire est bonne. Alors, cinq ou six d'entre nous nous retrouvions une fois par semaine à la maison des Dobson à Bel Air et abordions les intrigues et la direction de la série en général.

En 1988, Eden a été violée et brutalement violentée par Zack Kelton, son gynécologue. J'ai lu que cette intrigue avait choqué de nombreuses téléspectatrices à ce moment-là. Quelle a été votre opinion sur cette intrigue ? N'avez-vous pas eu peur d'aller trop loin dans le drame (spécialement quand Eden a pensé qu'elle pouvait être enceinte de son violeur au lieu de Cruz) ?

En 1988 pendant l'intrigue du viol, j'étais Dieu merci parti à Paris et dans les environs. Je n'ai absolument aucun souvenir des événements qui ont pu se dérouler alors.

Santa Barbara a connu de nombreux remplacements d'acteurs, spécialement pour ses personnages principaux. Je sais que certains acteurs ont quitté la série par choix (Robin Wright, Lane Davies, Justin Deas...), mais connaissez-vous la raison de certains autres remplacements ? Je pense à Dane Witherspoon dans le rôle de Joe Perkins en 1984 (alors qu'il était alors le personnage principal), Rosemary Forsyth dans le rôle de Sophia en 1984, et Linda Gibboney dans le rôle de Gina en 1984-1985. Qu'avez-vous pensé, personnellement, de ces remplacements ?

Santa Barbara, comme tant d'autres séries, n'était pas immunisé contre les remplacements d'acteurs. Dans notre cas, j'ai approuvé les acteurs remplaçants qui ont repris les rôles de Joe, Gina et Sophia. Et nous avons été extrêmement chanceux dans le cas de Gina et Sophia de trouver deux aussi splendides remplaçantes. C.C. Capwell a été un autre cas difficile, mais alors Jed Allan est arrivé et on a eu de la chance.

Vous avez travaillé dans Santa Barbara sous au moins trois producteurs exécutifs : Bridget et Jerome Dobson, Jill Farren Phelps, John Conboy... Comment ces changements ont influencé votre travail en tant que scénariste ? Quelles étaient les différences entre eux tous ?

C'est vrai, nous avons eu de nombreux producteurs exécutifs. Ca s'est fait durant la période de litige qui a suivi l'expulsion de Bridget et Jerry de notre série. D'entre tous, à part les Dobson, je me suis le mieux entendu avec Jill Phelps. Ils avaient tous leur singularité, bien entendu, mais nous avons appris à faire avec.

Quelle est l'intrigue (ou le personnage) dont vous êtes le plus fier ? Et peut-être le moins fier ?

Je peux honnêtement dire que je n'ai pas d'intrigue préférée qui me vient à l'esprit. Pour ce qui est des personnages, j'adorais, et/ou j'avais un faible pour Mason, Augusta et Lionel, Gina et qui que ce soit, Sophia et C.C., Eden et Cruz, juste tout l'éventail des personnages. Chacun d'entre eux était adorable ou amusant à sa propre façon. Et chacun faisait partie intégrante de l'histoire. Parler d'eux me fait les regretter encore plus.

Vous avez quitté Santa Barbara en 1990. Quelles ont été les raisons de votre départ ?

J'ai quitté Santa Barbara au début de 1991, si ma mémoire est bonne. Et je suis parti parce que l'histoire d'amour n'était plus mutuelle.

Que voulez-vous dire de manière plus précise ? Qu'est-ce qui a changé pour vous, en tant que scénariste sur cette série, entre 1984 et alors ?

En 1991, John Conboy, qui je dois dire ne m'avait jamais aimé, m'a viré. J'ai appelé Bridget, elle s'est imposée et j'ai repris ma place. Cela s'est passé dans le cours d'un week-end. Mais cela n'a plus jamais été le même après cela. Au bout du compte - un mois ou deux plus tard - elle m'a appelé et m'a dit que j'avais perdu le goût pour Mason et que j'aurais peut-être mieux ma place ailleurs. J'ai été choqué, bien sûr. Mais John Conboy était parti à ce moment-là, donc je me suis consolé comme j'ai pu avec cela. Et j'avais d'autres offres qui m'attendaient. Donc tout s'est bien terminé.

Etes-vous resté en contact avec des membres de la distribution ou de l'équipe après votre départ ? Avez-vous continué à regarder la série ? Si oui, qu'avez-vous pensé de ses évolutions jusqu'à sa fin ?

Louise Sorel et moi sommes restés proches pendant plusieurs années après cela. Lane et moi restons toujours en contact périodiquement. Je dois dire que je n'ai pas regardé Santa Barbara après mon départ.

Qu'avez-vous fait après Santa Barbara ? Avez-vous continué à écrire ?

A la suite de Santa Barbara, j'ai travaillé dans Des Jours et des Vies et Alliances & Trahisons / Hôpital Central pendant un temps. En 2006, j'ai déménagé à Vancouver, où je vis à présent.

Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez dire à tous les fans de Santa Barbara à travers le monde qui n'ont pas oublié la série ?

Aux fans de Santa Barbara, j'aimerais exprimer mes remerciements... pour votre fidélité ces nombreuses années, et pour me permettre de revivre tout ceci même si c'est seulement dans un questionnaire.

 

Encore tous mes remerciements à Frank Salisbury pour son temps et ses précieux souvenirs.